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Da Vinci’s Demons Saison 3 : Pour l’Italie, la liberté et une bonne conclusion

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Plus d’une année et demie après la diffusion de sa seconde saison, Da Vinci’s Demons est finalement revenue sur Starz avec ce qui est donc son ultime chapitre. La fin d’une grande aventure pour le Maestro dans cette série de fantasy historique a tendance steampunk qui mélange avec toujours autant d’énergie réflexions et divertissement.

Pour cette troisième saison, Da Vinci’s Demons reprend exactement là où l’histoire s’était arrêtée, avec l’Empire ottoman qui lançait son invasion de l’Italie. Il est donc temps d’unir le pays, de mettre un terme aux dissensions politiques, économiques et religieuses au nom de la survie. Du moins, c’est sur cette route que certains tentent d’avancer, menés par un Leonardo Da Vinci qui se sent responsable pour ce qui se passe. Néanmoins, les obstacles sont nombreux et même la menace d’une invasion n’est pas suffisante pour effacer les vieilles blessures.

Avec une guerre sans pareille qui transforme la série, il n’est pas question d’oublier ce qui a été développé durant les précédentes saisons. Il est ainsi établi sans tarder que les fameux Sons of Mithras ne valent pas mieux que leurs ennemis du Labyrinth. Les deux cultes qui étoffaient la mythologie du show jusqu’ici prennent une nouvelle position, s’éloignant de ce qu’ils étaient pour devenir actif dans le conflit. Ils propagent alors des idéologies qui s’opposent, mais leur fanatisme est bien similaire et leurs méthodes sont également aussi répugnantes les unes que les autres. Quand Leo et Riario le réalisent, il est trop tard. Les anciens ennemis ont été manipulés et sont à présent poussés à lutter ensemble contre leurs propres doutes et culpabilités pour tenter de rectifier leurs erreurs.

Da Vinci’s Demons a pendant longtemps posé la religion comme étant l’outil préféré des hommes les plus assoiffés de pouvoir, mais cherche maintenant à bien montrer que corriger ça ne doit pas passer par l’anéantissement de l’individualité. Chacun a le droit de choisir ses croyances, personne ne devrait décider pour les autres ce qu’ils doivent penser ou non, même si cela implique de laisser la corruption proliférer.

Il n’y a pas plus libre penseur que Leonardo Da Vinci et la saison montre que cela ne l’a pas empêché d’être manipulé par des fanatiques qui voyaient son génie comme un outil qui se devait d’être contrôlé. Sur fond de guerre, les scénaristes envoient Leo dans une quête truffée d’embuches qui mettent à l’épreuve ses convictions et sa santé mentale. L’approche est initiatique et fait tout reposer sur l’idée que Leonardo doit apprendre de ses erreurs et changer pour vaincre ses nombreux opposants. Le show a toujours promu la créativité et l’avancement de l’humanité à travers la science, mais cherche maintenant à parler des responsabilités qui incombent à celui qui crée.

Da Vinci est ainsi posé face à ses créations, devenant son propre pire ennemi. Du moins, son arrogance l’est. Il y a deux Leonardo, comme il existe deux Riario. Plus que jamais, les deux hommes sont mis à égalité et doivent faire face aux horreurs dont ils sont responsables. Pour le fils du (faux) Pape, sa dualité est plus une question de foi que pour le Maestro, mais la route suivie est identique.

Cette saison 3 a donc une approche, des sujets et une tonalité qui la différencient autant de la seconde saison que celle-ci était éloignée de la première. Toujours aussi maitrisée au niveau technique, Da Vinci’s Demons est également plus mature que jamais dans son exploration de ses thématiques, sacrifiant des personnages pour faire avancer son histoire et pousser Leonardo à véritablement évoluer. Cela donne une aventure sans concession qui parvient à rester à dimension humaine tout en ne négligeant pas son sens du spectacle.

Concrètement, la série s’offre un dernier chapitre des plus abouti et étonnement satisfaisant. Bien qu’annuler alors que son tournage était déjà bouclé, la conclusion fait honneur à tout ce qui a été accompli et si quelques portes restent entrouvertes, la frustration n’est pas au rendez-vous.

Da Vinci’s Demons débuta maladroitement, mais s’affirma sans tarder comme un show atypique de par son écriture solide qui imposait un réel sérieux et un sens de l’aventure dépaysant. Avec les moyens de satisfaire ses ambitions, la série est allée au bout de ses idées en développant un propos intelligent et en offrant un honnête divertissement.