Aller au contenu
Séries Autres séries Daria – Esteemsters (1.01)

Daria – Esteemsters (1.01)

daria 101 - Daria - Esteemsters (1.01)

Fraichement installées à Lawdale, Daria et sa sœur Quinn font leur premier jour dans le lycée qui leur fait passer un test psychologique. Si Quinn s’intègre facilement grâce à sa beauté et sa sociabilité, Daria se voit forcée de suivre un cursus destiné à l’aider à améliorer son estime d’elle-même.

Dans les années 90, MTV n’était pas une chaine aussi commerciale et culturellement corrompue, mais il faut dire qu’avec l’influence du grunge et du rap, il y avait un certain air de contre-culture qui planait. Quoi qu’il en soit, la chaine (et surtout Mike Judge) donna naissance à Beavis and Butt-head, une série d’animation aujourd’hui culte à laquelle je n’ai jamais beaucoup accroché – principalement à cause des grognements des personnages qui avaient tendance à m’énerver.

Succès aidant, la série a eu un spin-off, Daria, qui apparut sur les écrans américains en mars 1997 (et un peu moins d’un an plus tard chez nous). Le personnage de Daria déménagea avec sa famille d’Highland pour s’installer à Lawdale et ce pilote prend l’histoire à ce moment-là.

Daria est une adolescente intelligente, cynique, et impopulaire, l’extrême opposé de sa sœur Quinn. C’est un peu l’ancêtre de toute une génération de personnages qui envahit les séries tv par la suite. La série s’amusant à poser en opposition des idiots typiques comme le footballeur Kevin et sa petite-amie pom-pom girl Britanny, tous les deux aussi sont stupides que possible, mais ultrapopulaire.

Ce pilote ne fait pas dans la finesse en introduisant ce type de protagonistes, Daria étant alors clairement glorifiée par son intellect. Mais ceci a le mérite de montrer où chacun se place dans l’univers de la série. Il y a les abrutis populaires et les outsiders pas systématiquement très fins, mais généralement plus futés et étrangement vêtus de couleurs plus sombres.

N’entrant pas dans la masse, Daria se voit forcée de suivre une classe pour corriger ses problèmes d’estime de soi. Le concept est purement stupide, mais représentatif de la marginalisation systématique de ceux qui n’entrent pas dans le moule. C’est là que se passera la rencontre avec Jane, celle qui sera la meilleure amie de notre héroïne. Avec elles, on découvrira Sick-Sad Wolrd, émission tv qui synthétise cyniquement les problèmes du monde de Daria en exposant les idiots avec un sérieux déconcertant. Le message est clair.

J’étais un inconditionnel de cette série que je regardais quasiment en boucle (les rediffusions MTV aidant). C’est donc avec un certain plaisir que j’ai retrouvé Daria et Jane avec lesquels il est toujours facile de s’identifier, d’une certaine manière. Et si, aujourd’hui, l’ensemble me parait presque trop caricatural, son propos n’est pas pour autant devenu désuet, même s’il faut le percevoir à un degré légèrement différent. La représentation de la jeunesse à la télévision ayant quand même énormément évolué, il est ainsi nécessaire de compenser le manque de nuance de ce pilote avec une douce couche de nostalgie.

Quoi qu’il en soit, Esteemsters est un pilote qui fait son travail d’exposition avec efficacité, posant aussi bien les codes de la série que la majorité de ses personnages clés. L’animation a légèrement vieilli, ce qui était prévisible, mais le style du show n’en pâti pas et cela permet de mieux replacer Daria dans son temps.

Pour finir, on notera que pour des questions de droits, l’épisode n’est aujourd’hui pas disponible avec les musiques de l’époque. Même si cela est regrettable, il faut reconnaitre que cela n’empêche pas un bon visionnage.

Étiquettes: