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Séries Dark Matter Saison 3 : Au cœur du conflit

Dark Matter Saison 3 : Au cœur du conflit

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Dark Matter Saison 3 - Dark Matter Saison 3 : Au cœur du conflit

On ne peut plus reprocher à SyFy de tourner son dos à la véritable science-fiction, mais il faut reconnaitre que c’est un genre qui demande des moyens que la chaine ne peut pas nécessairement toujours fournir. Cela dit, Dark Matter a été pensée pour en tenir compte, même si ses ambitions en saison 3 ont prouvé que cela n’était pas aisé — comme nous en parlions déjà à la mi-saison.

Ainsi, quand on voit les dernières scènes de cette troisième saison, on peut se demander légitimement si Joseph Mallozzi et Paul Mullie ne cherchent pas à raconter des histoires trop grosses pour leur série.

Dark Matter s’est donc engouffrée la tête la première dans une guerre intergalactique qu’elle n’avait pas réellement la capacité de couvrir. On nous parla alors plus d’elle qu’on nous la montra. Le season finale rectifie enfin cela, mais c’est presque trop tard.

Le souci n’est de toute façon pas tant que les scénaristes étaient forcés de tourner autour d’une confrontation qu’ils ne pouvaient pas retranscrire dans sa totalité à l’écran, mais plus qu’ils n’ont jamais fait un bon travail pour donner au conflit une véritable dimension humaine.

Souffrant du fait que l’on nous parle plus du drame qu’on nous le montre, la guerre entre corporations n’a jamais pleinement pris corps. D’ailleurs, si l’on nous annonçait qu’elle était en cours depuis le pilote, il n’y aurait pas de quoi être surpris, car de l’intérieur du Raza, cela ne fait pas de différence.

C’est pour cette raison que Dark Matter n’est vraiment bonne que quand elle se concentre sur ses personnages. Là où la première mi-saison s’est égarée à vouloir placer l’équipage au cœur d’un conflit intangible, la seconde a su progressivement se retourner vers ce qui comptait réellement.

On revient ainsi sur les origines de Two, mais aussi sur celles de l’Androïde, et cela est intéressant. Idem quand l’intrigue de Ryo finit par arriver au point où le personnage peut finalement redevenir lui-même et utiliser ses souvenirs pour reconnecter avec ses amis tout en aidant à creuser leurs propres histoires.

Malheureusement, Mallozzi et Mullie se montrent de plus en plus paresseux dans leur scénarisation et cette saison n’a donc que quelques épisodes qui offrent de la substance. Trop par contre apparaissent comme étant du recyclage de vieux scripts de leur époque sur Stargate SG-1. On ne peut pas nier que les concepts fonctionnent, mais ils donnent l’impression que Dark Matter est un show un peu daté qui gagnerait sérieusement à sortir de sa zone de sécurité et à développer des thématiques plus risquées. Il y a en plus de bonnes bases avec cette guerre des grandes corporations, mais cette approche de l’ultracapitalisme n’est pas spécialement creusée.

À bien des égards, on peut excuser Dark Matter d’être fidèle à elle-même. Néanmoins, cette troisième saison a bien montré que les scénaristes veulent faire plus, mais ils n’ont visiblement pas en eux ce qu’il faut pour y arriver. Quand ils s’en tiennent à explorer leurs personnages, la série ne déçoit pas. Quand ils s’éloignent de cela, elle ennuie. Le souci étant que ce second cas devient de plus en plus récurrent.

Mise à jour : Dark Matter a été annulée. Cette saison 3 est la dernière.

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