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Séries Dear White People ou quand Netflix trouve de l’humour où on ne l’attend pas

Dear White People ou quand Netflix trouve de l’humour où on ne l’attend pas

Dear White People Saison 1 - Dear White People ou quand Netflix trouve de l'humour où on ne l'attend pas

Comme tout le monde, Netflix ne passe pas à côté des adaptations de films. En fait, avec Dear White People, il est question d’une suite et c’est l’équipe derrière le long-métrage qui s’y colle. On retrouve ainsi Justin Simien pour lequel toute l’aventure débuta avec un livre. La série est l’évolution naturelle à ce point et, à voir comment celle-ci a tourné, il apparait clair que l’auteur avait encore des histoires à raconter.

Si vous ne connaissez le film (ou le livre), ce n’est pas bien grave. Dear White People débute avec un premier épisode fortement chargé en exposition. Il place tout ce que l’on a besoin de savoir et lance le show dans une légère confusion qui se dissipera dès le second épisode qui change de point de vue.

Il est donc question de naviguer dans la vie des étudiants de l’université prestigieuse de Winchester. Comme beaucoup de choses dans la série, celle-ci n’existe pas, mais se repose fortement sur la réalité. Quoi qu’il en soit, nous suivons principalement un groupe de jeunes afro-américains s’articulant autour de Samantha White (Logan Browning), l’animatrice de l’émission radio qui donne son nom à la série. Elle y dénonce les inégalités raciales et cela fait d’elle la tête d’affiche d’un mouvement social.

Dear White People veut en effet nous parler du racisme et cette université fournit le microcosme idéal pour illustrer son propos. Des micro-agressions à l’ignorance, sans oublier les provocations plus directes, tout y passe. Néanmoins, nous sommes devant une satire et cela fait qu’il n’est pas question de donner des leçons, mais bien de trouver de l’humour dans le ridicule qu’est la réalité sociale de l’Amérique se disant post-raciale.

D’ailleurs, cette première saison s’adonne également à l’autodérision et n’a pas peur de dénoncer les hypocrisies pour que son message ait un sens et puisse être entendu. Cela est aidé par une écriture assez intelligente, bien que manquant occasionnellement de finesse. Néanmoins, c’est surtout le fait que la série est en premier lieu au sujet de l’expérience de ses personnages qui rend l’ensemble hautement agréable à regarder.

Dear White People est ainsi irrévocablement au sujet du racisme, mais c’est avant toute chose une quête identitaire. On nous dresse en effet des portraits assez différents. Cela ne semble jamais fait dans l’optique d’être exhaustif, mais en alternant les points de vue d’un épisode à un autre, on nous dessine un tableau assez complet qui ne manque jamais d’humour et qui sait également être touchant.

Il ne faut pas longtemps pour passer outre les discours politiques qui sonnent souvent comme étant des mécanismes de défense pour commencer à percevoir les véritables visages de ceux qui les délivrent — et de ceux qui restent là en silence à les écouter.

Au-delà de ses thématiques, Dear White People offre une histoire universelle pour mieux faire ressortir les particularités qui caractérisent les jeunes afro-américains qu’elle dépeint. On peut ainsi plonger dedans et se retrouver dans au moins un de ces personnages, tout en appréciant ce qui les distingue dans cette culture qui est la leur.

À plus d’un niveau, Dear White People est une réussite. Elle propose une histoire intéressante, délivre ses messages avec humour, n’est pas avare en émotions et est bourrée de références — sans oublier un casting impeccable. Le seule problème, c’est un peu court.