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Dear White People Saison 4 : Les élèves de Winchester avaient encore des choses à dire avant de faire leurs adieux en musique

Dear White People Saison 4 Episode 3 - Dear White People Saison 4 : Les élèves de Winchester avaient encore des choses à dire avant de faire leurs adieux en musique

Dès le début de la saison 3 de Dear White People, Justin Simien avait exprimé son besoin de changement. Il ne voulait pas que sa série devienne routinière et ennuyeuse. Le résultat avait été intéressant et il apparait que le scénariste était désireux de recommencer.

La saison 4 de Dear White People s’ouvre donc en nous affirmant de manière directe qu’elle est la dernière et qu’elle ne sera pas comme les autres. En effet, tout débute dans le futur avec Sam (Logan Browning) et Lionel (DeRon Horton) qui décident d’écrire un livre — accompagné d’une adaptation en série — sur leur ultime année à Winchester qui fut occupée par l’organisation d’un spectacle musical. Nous naviguons alors entre deux périodes temporelles, entre un futur marqué par les regrets et un présent noyé dans les doutes et ponctué de moments musicaux.

Oui, Dear White People devient une comédie musicale à la sauce ‘90s. C’est en tout cas la promesse faite au départ. Rapidement, les soudaines interruptions pour chanter et danser deviennent anecdotiques, une ou deux par épisodes pour maintenir le concept, mais le show conserve autrement sa forme. C’est simplement plus musical.

Dès ses débuts, Justin Simien a établi que sa série avait des choses à dire. En saison 4, cela ne change pas. Il y a même une thématique générale qui est explorée par tous les personnages. L’idée est que l’Amérique, bousculée par de récents évènements, est plus motivée à laisser les Afro-Américains s’exprimer et à leur ouvrir des portes autrefois impossibles à franchir. Tout le monde a conscience que cela est cyclique et qu’il est préférable de profiter des soudaines opportunités pour en tirer le maximum. Le souci est que, arrivés au moment de prendre des décisions sur leur futur, les élèves de Winchester font face à un dilemme important. Doivent-ils faire des compromis pour obtenir le succès et l’argent ou maintenir leurs convictions intactes au risque de manquer leur chance ?

Bien entendu, il n’y a pas une réponse simple. Pour Sam, la question est d’autant plus épineuse qu’une nouvelle élève, Lesha (Joi Liayée), est tout ce qu’elle était et s’impose comme étant un rappel constant de ses défaillances. De plus, Gabe (John Patrick Amedori) n’a de cesse de se voir offrir des opportunités qu’il accepte au détriment de ses propres idéaux — ce qui crée une tension dans le couple.

Coco (Antoinette Robertson) rencontre des soucis similaires, mais cela se déroule à la vue de tous, puisqu’elle a rejoint une émission de téléréalité — l’habituelle parodie de la télévision se transforme en satire cinglante. Coco a la possibilité d’être la première Afro-Américaine à remporter l’émission, mais elle va devoir jouer le jeu et les producteurs la pousse à se compromettre. Rapidement, cette storyline se met à synthétiser le problème que tous les jeunes de Winchester vont devoir surmonter s’ils veulent trouver le succès dans le monde réel.

L’idée est donc explorée à plusieurs niveaux. Pour Lionel, cela touche ses ambitions créatives et sa relation avec Michael (Wade F. Wilson), tandis que Reggie (Marque Richardson) se voit promettre de grandes sommes d’argent pour renoncer à ses idéaux et que Joelle (Ashley Blaine Featherson) est confrontée à son incapacité à maintenir le standard si élevé qui est attendue d’elle. Enfin, pour Troy (Brandon P. Bell), ce sont les choix de sa mère qui le met face au problème.

En juxtaposant tout cela avec un futur baignant dans la grisaille, cette saison 4 de Dear White People ne livre pas la conclusion la plus positive qui soit. Elle reste teintée d’espoir, mais ne nie pas les challenges existant dans la réalité, loin de l’univers protégé de l’université. La série ne vend pas du rêve, sans pour autant se noyer dans le pessimisme. En tout cas, cette fin n’oublie pas que, à ce stade, nous regardions toujours pour les personnages et que l’important était de faire nos adieux.

Cette réinvention musicale n’a pas été aussi radicale que promise, mais Dear White People était de toute manière assez différente dès le départ pour ne pas avoir besoin de gadgets narratifs pour le rester. C’est une série qui avait des choses à dire et elles ont été bien exprimées grâce à ce groupe d’étudiants aux convictions fortes et aux ambitions assumées qui navigua jusqu’au bout avec naturel entre comédie et drame.