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Séries Derry Girls : L’adolescence en période trouble (sur Netflix)

Derry Girls : L’adolescence en période trouble (sur Netflix)

derry girls saison 1 - Derry Girls : L’adolescence en période trouble (sur Netflix)

Après le road trip adolescent de The End of the F***ing World, Channel 4 a posé ses valises en Irlande durant les années 90, pendant « Les Troubles » avec Derry Girls.

Plus gros lancement pour une comédie de la chaine en près de 5 ans, plus gros succès en Irlande du Nord depuis 2002, et avec de nombreuses critiques positives, Derry Girls fut sans aucun doute la comédie de l’année au Royaume-Uni. Elle est dès à présent disponible sur Netflix en France.

Une comédie adolescente en période trouble

Derry Girls est une création de Lisa McGee, librement basée sur sa jeunesse et suit le quotidien d’un groupe d’amies à Derry, une ville irlandaise durant le conflit nord-irlandais.

Erin (Saoirse-Monica Jackson) est l’adolescente révoltée par excellence ; son amie Michelle (Jamie-Lee O’Donnell) est la fille désinvolte qui pense beaucoup au sexe ; Clare (Nicola Coughlan) est celle qui aime suivre les règles et ne pas prendre de risques ; Orla (Louisa Harland) est l’esprit libre du groupe. Et il y a James (Dylan Llewellyn), le cousin anglais de Michelle, qui est la source de nombreuses railleries.

Les six épisodes composant cette saison 1 de Derry Girls nous introduisent ainsi à ses jeunes filles — et cet anglais — qui vivent une adolescence ordinaire à une période trouble. Derry Girls cherche à faire rire dans un contexte spécifique, montrant que la vie continue même en plein conflit.

Les soldats armés sont des figurants sans dialogue, rappel constant de la situation jusqu’à n’être que simple élément du décor. Reste qu’à l’occasion, une touche de noirceur historique vient justement rappeler la réalité de l’époque, à l’aide entre autres d’un attentat à la bombe. Le tout étant accompagné par une bande-originale participant à créer un soupçon de nostalgie, The Cranberries à l’appui.

Entre humour classique et portrait de l’Irlande

Derry Girls se repose à la fois sur les problématiques classiques pour les adolescents (les filles ne connaissent pas du tout leur histoire à l’approche d’un examen) à des éléments propres à la période et l’Irlande.

Commençant sans effusion, Derry Girls trouve son ton dans la désinvolture, son traitement de la place de la religion et un certain nombre de running-gags qui profitent d’un nombre réduit d’épisodes pour faire mouche.

L’anglais James n’est dès lors jamais épargné, toléré au mieux, car il serait homosexuel (ce qu’il n’est pas), tandis que le grand-père d’Erin aime tout compliquer pour son brave beau-fils.

Derry Girls ne fait pas dans la finesse lorsqu’il s’agit de dessiner la personnalité de ses héroïnes, chacune étant définie par un trait spécifique qui est exploité à chaque occasion qui se présente. Et si elles n’ont pas grand-chose en commun, elles se complètent et forment un groupe crédible, lié à la fois par leur situation financière (elles sont pauvres), leur place sociale dans l’école (elles ne sont ni populaires, ni les rejetés, juste au milieu) et leur don pour s’épauler et se suivre dans leurs mésaventures.


Avec sa première saison, Derry Girls nous introduit à une adolescence à la fois classique et avec ses particularités. Son contexte historique la dote d’éléments spécifiques lui octroyant une identité propre. Elle mélange dès lors page d’histoire et banalités de la vie adolescente et familiale. Elle trouve ses marques et affirme son style humoristique et son besoin de contrebalancer sa période trouble avec une légèreté adolescente au fil des épisodes.

Avec 6 épisodes, Derry Girls s’offre une première saison qui expose un potentiel certain et avenir prometteur pour une série qui a naturellement décroché une saison 2 prévue pour 2019.