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En saison 2, Designated Survivor veut être la nouvelle The West Wing

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Après un attentat au cours du discours sur l’état de l’Union où périssent le Président et l’ensemble du Cabinet, Tom Kirkman —  alors secrétaire au Logement et au Développement urbain proche de la sortie — devient Président des États-Unis. Il était le survivant désigné et celui qui doit maintenant aider le pays à surmonter cette tragédie.

Diffusée sur la chaine américaine ABC, la première saison de Designated Survivor connaitra 3 showrunners. Le résultat est une salve d’épisodes où des changements de tons et de traitement se sont fait ressentir. Dans tous les cas, on pouvait toujours compter sur Kiefer Sutherland et le reste du casting pour fournir un cap, même imprécis, à la série.

En saison 2, nous voilà avec un nouveau showrunner, mais aussi une direction créative plus explicite. Est-ce la bonne ?

Dans les couloirs de la Maison-Blanche

Lorsque la saison 2 commence, cela fait maintenant 1 an que Tom Kirkman occupe le siège de Président. Ce bond dans le temps nous éloigne du postulat de départ — soit suivre la reconstruction du pays aux côtés d’un Président qui n’a pas été choisi. Son statut de « designated survivor » n’a pas disparu, mais cela n’est plus un critère dominant. Avant tout, Tom Kirkman est un idéaliste déterminé à vouloir aider les Américains. On n’en fait plus des comme lui !

En s’éloignant de la conspiration au profit d’intrigues politiques, Designated Survivor affirme une volonté d’être la nouvelle The West Wing. Les discussions dans les couloirs se multiplient et les thématiques se diversifient pour se frotter à des sujets sérieux.

L’équipe de la Maison-Blanche s’est agrandie pour l’occasion avec Paulo Costanzo dans la peau du directeur politique Lyor Boone et Zoe McLellan aka Kendra Daynes, conseillère juridique. Leur intégration facilite le développement de nouvelles histoires, le premier aidant à mettre en perspective l’image que renvoie Tom Kirkman au peuple.

Designated Survivor est néanmoins trop idéaliste pour son propre bien. Elle tombe régulièrement dans le piège du discours un peu trop moralisateur et ne peut s’empêcher de nous rappeler à l’occasion à quel point Tom Kirkman est un homme bon qui se bat pour son peuple. Ceux qui l’entourent possèdent une admiration qui peut se comprendre, mais qui est terriblement mal mise en scène.

La conspiration et la famille dans tout cela ?

Pas de doute que Maggie Q est un atout qu’il est bon d’avoir dans un casting. Il est par conséquent désolant de voir que l’équipe créative tâtonne quand il est question de lui offrir du matériel intéressant.

Dans une saison 2 qui fait le choix de s’éloigner volontairement de la conspiration pour favoriser la politique, l’agent Hannah Wells se retrouve à enquêter sur le passé de la mère de la Première Dame, puis sur la mort d’un membre du parlement britannique.

Développer une relation plus étroite entre le Président et une petite équipe du FBI pour gérer des affaires particulières s’impose alors comme une piste à explorer pour donner de légitimité aux intrigues d’Hannah Wells qui — en parallèle du reste — pourrait faire un meilleur complément avec une écriture plus poussée. Ce n’est cependant pas le cas.

Cela reste mieux que pour la famille Kirkman qui se révèle être un véritable obstacle pour les scénaristes. On ne vous en voudra pas si vous avez oublié que le Président des États-Unis a un fils prénommé Leo qui n’est plus présent — et pas non plus évoqué. Plus chanceuse, sa fille Penny aura fait une apparition dans deux épisodes.

Le pire reste bien évidemment la place occupée par Alex Kirkman, Première Dame qui, par son statut, a de quoi faire. Mais les scénaristes ne sont pas intéressés par explorer les journées de la femme avocate de Tom et préfère alors placer la mère de cette dernière (incarnée par Bonnie Bedelia) face à des problèmes juridiques liés à des actions passées. Cela occupe par extension Kendra, sans que l’on puisse néanmoins y trouver un intérêt quelconque.


Après avoir connu moult péripéties en saison 1, Designated Survivor affirme sa volonté d’être plus politique en saison 2. La série avec Kiefer Sutherland n’a néanmoins pas encore trouvé son identité, l’influence The West Wing étant bien trop visible et handicapante au même titre que la difficulté d’offrir à tous les personnages des intrigues qui sont dignes d’intérêt. La présidence de Kirkman se poursuit donc, mais se doit de se démarquer par la suite pour qu’il puisse gagner véritablement sa place aux côtés des présidents majeurs du petit écran américain.