Paul Young s’oppose à la transplantation rénale de Susan; Lynette est furieuse lorsque Tom décline une offre d’embauche très lucrative par loyauté envers son ami Carlos; Bree s’inquiète de la consommation d’alcool grandissante de son fils Andrew; et Gaby est choquée lorsque Renée poursuit les préparatifs de sa fête de quartier, alors que Beth vient de s’ôter la vie.
Du titre de l’épisode, cette semaine, on retiendra seulement la deuxième partie qui pourrait être la devise de Marc Cherry et son équipe. Il ne vaut mieux pas se demander si la série réussira un jour à innover encore, ou à nous surprendre à nouveau, la réponse pourrait faire mal.
Le suicide de Beth Young était l’occasion rêvée pour dresser un parallèle avec le début de la série. Il n’en sera rien, mis à part une toute petite réplique. On aurait pu s’attendre à un épisode plus intimiste, voire introspectif. Mais, comme d’habitude, Desperate Housewives jouera la carte de la sécurité en s’accrochant de toutes ses forces à une formule tellement éculée qu’elle en devient risible. Par exemple, la narration de Mary-Alice est complètement à côté de la plaque. Alors qu’elle aurait été l’intervenante parfaite pour s’exprimer sur cette tragédie, elle nous ressort ses sempiternelles platitudes.
Ainsi donc, après une petite scène de groupe à l’hôpital, chaque femme au foyer retourne à sa petite intrigue cloisonnée, feignant un semblant de tristesse pour le sort d’une Beth agonisante. Enfin, toutes sauf Renée. L’housewife la plus inutile de la série sort ici son épingle du jeu, en nous épargnant la fausse compassion de ses consœurs, elles plus hypocrites que jamais. Renée a raison, personne n’aimait Beth. On se serait néanmoins passé de la conclusion psychologie de comptoir que la série affectionne tant. Quelle preuve de mauvaise foi, tout de même, de voir les voisines décliner son invitation alors qu’elles continuent toutes leur petite vie tranquille !
À ce jeu, Lynette remporte la médaille d’or. Le couple Scavo nous offre une énième intrigue avec Lynette dans le rôle de la femme castratrice et Tom dans celui de la chiffe-molle sans ambition. C’est tellement mécanique et vide d’émotion que c’en est comique.
Bree est un peu moins en décalage, mais son intrigue est elle aussi tellement aléatoire et déconnectée qu’elle aurait trouvé sa place à n’importe quel endroit de la saison. Les scénaristes adorent rendre le personnage d’Andrew pathétique, tellement que ses apparitions deviennent pénibles à regarder. Le voilà qui devient un homme au foyer alcoolique – en gros, sa mère (horreur!) dans la saison 2 – et cette dernière va se charger assez maladroitement de l’aider. La mère et le fils avaient fait d’énormes progrès, et il est dommage de les voir se disputer de nouveau sur les mêmes sujets. Un retour en arrière regrettable, d’autant plus qu’il n’aura probablement pas d’incidence sur la suite.
Enfin, Susan se retrouve au moins impliquée dans l’intrigue Beth. Il faut dire qu’elle est bien obligée, elle attend un rein tout de même ! La rédemption est un peu abrupte, mais c’est sûrement ce qui est le mieux mené dans tout ça. On fera exception du terrible jeu d’acteur de Mark Moses, lorsqu’il « pleure » dans les bras de Susan à la fin. Le cliffhanger tombe alors comme un gros cheveu sur la soupe. La haine entre Paul et Felicia aurait pu trouver une conclusion honorable (et bienvenue) avec cet épisode. Malheureusement, Mark Cherry en a décidé autrement…
En se suicidant, Beth Young n’aura pas réussi à briser la routine indéboulonnable de Wisteria Lane. Cela résume assez bien ce que la série est devenue: une succession d’évènements qui s’enchaînent sans la moindre émotion réelle.