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Detroit 1-8-7 : enquêtes policières au cœur d’une ville en reconstruction (saison 1)

Detroit 187 - Detroit 1-8-7 : enquêtes policières au cœur d’une ville en reconstruction (saison 1)

Le Lieutenant Maureen Mason est à la tête de la division homicide de la ville de Detroit, où le fort taux de criminalité ne laisse pas beaucoup de répits à ses inspecteurs. Menés par le détective Louis Fitch, les enquêteurs sillonnent les rues de la ville à la recherche des coupables.

Detroit 1-8-7 est une série policière qui se dote du mauvais code, mais qu’à cela ne tienne, car la partie importante du titre n’est pas le numéro, mais le nom de la ville.

Nous sommes donc à Detroit, Michigan, au cœur de la division homicide menée par le lieutenant Maureen Mason. Sous ses ordres, trois duos de détectives : l’excellent mais quasi-impénétrable Fitch et le nouveau Washington, l’ancien flic sous couverture Stone et la belle Sanchez, le célibataire Mahajan et le vieux de la vieille Longford. Ils arpentent les rues de Detroit, porteur de son héritage culturel et pris dans les filets de sa chute sociale et économique – avec pour but de participer à sa reconstruction.

Si Louis Fitch, personnage aux premiers abords trop mystérieux pour être sondé par ceux qui l’entourent, n’est pas de Detroit mais de New York, la ville n’en reste pas moins le cœur principal de la série avec la volonté de rester proche d’une réalité économico-sociale tout en y insufflant une âme. En somme, Detroit est peut-être plus qu’au creux de la vague, mais pour rien au monde ceux qui l’habitent ne l’échangeraient. Son histoire et son identité culturelle sont vivaces, et il y a une volonté de (re)bâtir pour s’élancer vers un avenir plus radieux, malgré les temps difficiles. Cela n’aura pas lieu sans faux pas, mais parfois, les bonnes intentions sont suffisantes (et ne pas être de Detroit aide largement !).

C’est dans cette direction que Detroit 1-8-7 se démarquera principalement, une orientation qui obligeait clairement une partie du tournage de la série d’avoir lieu dans la ville où elle prend place. Nous suivons donc les enquêteurs dans les différents quartiers qui reflètent les changements du temps et les possibilités d’avenir.

La division homicide n’est donc pas vraiment en manque de criminels à attraper, et pourtant, c’est dans cette direction précise que la série va imposer des limites qui ne vont pas être surmontées au cours de ces 18 épisodes. Avec trois duos de flics, mais seulement deux enquêtes par épisode, il est rapidement visible que la série ne sait pas toujours bien utiliser ses détectives. Si certains dossiers justifient largement le fait que l’enquête soit menée à plusieurs, ce n’est pas toujours le cas et c’est surtout une façon de garder tout le monde présent et actif. Le procédé n’est pas continuellement contraignant, mais il serait mentir de dire qu’il n’est pas frustrant et n’illustre pas les limites de la série. Detroit parviendra pourtant à délivrer des enquêtes qui réservent régulièrement des petits retournements de situations suffisamment bien articulés pour donner une véritable énergie à la partie policière ; seulement, il est aussi évident qu’il y a des accalmies et une difficulté à atteindre les ambitions posées par la série qui finira par jouer la carte de la sécurité.

Detroit 1-8-7 se cherchera alors elle-même quelques pistes à explorer, la plupart étant alimentés par Fitch lui-même, entrelacement de son histoire familiale et de son passé de policier à New York. Les mystères du personnage seront alors doucement dévoilés pour nourrir la série, mais il sera plus compliqué que prévu pour l’équipe créative d’exposer son personnage sans détruire ce qui en fait l’âme. Autant dire qu’il y a un équilibre qui menace régulièrement de s’écrouler, mais qui parviendra de justesse à être maintenu, avant tout grâce à la performance de Michael Imperioli. La volonté de réalisme qui anime le show sera donc plus d’une fois confrontée à ce que cela implique en terme créatif – et à l’occasion, cela sera malheureusement égratigné.

Detroit 1-8-7 possède une personnalité et une âme que ses 18 épisodes ont permis de révéler, mais pas d’exploiter. Ayant clairement le potentiel pour délivrer plus que ce qu’elle fera, cela n’enlève rien au fait que Detroit aura été le temps de sa durée une série qui fut agréable à suivre.

Article précédemment publié le 2 avril 2011.