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Séries Doctor Who : Le nerf de la guerre (10.12 – Fin de saison)

Doctor Who : Le nerf de la guerre (10.12 – Fin de saison)

doctor who saison 10 episode 12 - Doctor Who : Le nerf de la guerre (10.12 - Fin de saison)

Le Docteur doit former une alliance inattendue pour faire face à une armée de Cybermen. De son côté, Bill doit accepter son amélioration si elle veut venir en aide au Maître du Temps.

Après plusieurs semaines d’affilée à être déçu par les routes empruntées par cette dixième saison de Doctor Who, ce douzième épisode prouve que l’attente n’a pas été vaine. Cet épisode 12 est probablement l’un des meilleurs exemples du talent de Steven Moffat, capable de délivrer sur l’action autant que sur l’émotionnel. Les maladresses subsistent quelque peu, alimentées par une tendance à faire dans la surenchère. Cependant, l’ensemble fonctionne grâce à une maîtrise qui aurait gagné à s’étendre sur toute la saison.

Le plus excitant dans toute la résolution des intrigues est probablement ce qui est fait au niveau de Missy et du Maître. John Simm semble prendre un plaisir fou à renfiler le masque du machiavélique ennemi du Docteur et son talent, couplé à celui de Michelle Gomez, délivre tout ce qui était possible d’espérer. D’ailleurs, bien que leur histoire se termine sur une note tragique, ce que cela implique pour l’évolution du personnage fait honneur aux intrigues antérieures. Peut-être qu’avec le changement de direction créative, la suite saura donner une nouvelle chance aux Maîtres, mais si cela n’est pas le cas, Moffat leur offre une conclusion satisfaisante.

Ce qui n’est pas forcément le cas pour Bill (Pearl Mackie). S’il était certain qu’une décision serait prise quant à sa transformation, la fin de son chapitre est d’une facilité déconcertante. Doctor Who est connu pour ses retournements de situation in extremis, mais l’impact émotionnel est diminué par le manque d’emphase faite sur ses sentiments. Bien sûr, la vision optimiste adoptée par Moffat plaira sûrement à tous ceux qui n’ont pas le désir que la série s’attache plus que de raison aux dangers de voyager auprès du Docteur.

Au moins, le fil rouge autour de Bill a le mérite d’offrir un semblant de rédemption suite aux précédents épisodes. Il est simplement dommage qu’il faille attendre le final pour envisager l’utilité d’intrigues faiblardes indépendamment.

De son côté, Nardole (Matt Lucas) obtient enfin la reconnaissance qu’il mérite. Le problème est qu’il est difficile de ressentir quoi que ce soit à son égard tant il a été sous-utilisé au cours de la saison. Son personnage aurait clairement gagné à ne pas être qu’un support comique et, bien qu’il est plaisant le voir apprécier à sa juste valeur, le sentiment que ce développement arrive trop tard subsiste.

Heureusement, tout cela apparaît comme secondaire face à un épisode qui utilise la conjoncture créative pour apporter une vraie conclusion et lancer des pistes pour la suite. Steven Moffat aurait probablement pu se passer de réécrire une fois de plus la manière dont fonctionnent les régénérations, mais la prestation de Capaldi réussit à faire avaler la couleuvre sans grand mal.

Chris Chibnall aura bientôt le champ libre pour s’approprier Doctor Who, une fois l’épisode de Noël passé, et il y a quelque chose d’excitant à savoir que la série est sur le point de se renouveler une fois de plus.