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Séries Doctor Who : Dernier ressort (10.08)

Doctor Who : Dernier ressort (10.08)

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doctor who saison 10 episode 8 - Doctor Who : Dernier ressort (10.08)

Suite à son pacte avec les Moines, Bill se retrouve seule pour sauver le monde alors que le Docteur semble avoir rejoint le camp ennemi.

Quelle déception ! Doctor Who a clairement manqué le coche avec la conclusion de son arc concernant les Moines et la cécité du Docteur. S’il y a de bons moments qui parsèment ce huitième épisode, la gestion des personnages — en particulier Bill — et de l’intrigue est d’une maladresse surprenante.

La série a prouvé par le passé être capable de créer des retournements de situations dignes de ce nom. Néanmoins, c’est loin d’être le cas de celui qui intervient à mi-parcours et qui ruine le semblant d’impact émotionnel construit jusqu’à présent. Tourner le pathos au ridicule est probablement l’un des plus mauvais choix qu’aurait pu faire l’équipe créative dans le but d’avoir une excuse pour ramener tout le monde dans le même bateau. Pire que cela, l’effort de creuser plus en profondeur Bill se retrouve anéanti par cette « blague » sans conséquence.

Le problème est que cette tournure de l’intrigue donne l’impression que les scénaristes n’ont pas la moindre idée de ce qu’il pourrait faire avec Bill. D’une certaine manière, elle n’est qu’un patchwork de fantômes du passé et il lui manque le matériel nécessaire pour s’imposer dans le panthéon des dernières compagnes du Docteur. Après tout, cet épisode de Doctor Who réussit à lui offrir un morceau d’intrigue à la Martha Jones, avec un soupçon de Donna Noble et un dénouement qui n’est pas sans s’inspirer fortement de Clara Oswald dans la saison 7.

Pour le dire clairement, ce choix est décevant et frustrant. Bill mérite mieux que ça. L’épisode parvient surtout à démontrer que Pearl Mackie peut s’approprier ce qu’on lui donne pour en tirer le meilleur parti.

Même Peter Capaldi en devient affreusement agaçant. Son talent en tant qu’acteur est indéniable, mais l’évolution du Docteur lui enlève toute la sympathie ressentie à son égard. En faire quelqu’un de plus sombre et effrayant passe encore, mais le transformer en une tête à claques antipathique est loin d’être ce que l’on attend d’un show comme Doctor Who.

Il faut alors compter sur ce qui est fait du côté de Missy (Michelle Gomez) pour élever le niveau. Comme souvent, ses apparitions permettent une mise en relief bienvenue. Il est dommage que son rôle soit relégué au statut de consultante, mais ses interactions avec le Docteur délivrent probablement les seuls instants excitants de l’épisode. Peut-être que la suite la laissera capitaliser sur ce qui est amorcé ici tout en bouleversant une dynamique qui s’enlise à cause d’un manque d’ambition créative.

Arrivé au terme de cette histoire de Doctor Who, le constat est plutôt sévère. Il est difficile de se départir du sentiment d’avoir été mené en bateau jusqu’au naufrage d’une intrigue qui avait pourtant du potentiel pour développer ses personnages autour de thématiques intéressantes. Entre un retournement de situation déplorable et une conclusion paresseuse, il n’y aura pas plus à retenir de ce cadavre exquis à propos d’une invasion extraterrestre que si cela nous arrive un jour, il n’y aura qu’à leur dire qu’on ne veut pas d’eux chez nous.