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Séries Doctor Who Saison 12 Episode 9 : L’ascension des Cybermen

Doctor Who Saison 12 Episode 9 : L’ascension des Cybermen

Doctor Who Saison 12 Episode 9 - Doctor Who Saison 12 Episode 9 : L'ascension des Cybermen

Arrivé à ce stade de cette saison 12 de Doctor Who, il est fascinant de voir la manière dont les scénaristes tentent de nous vendre un concept et une menace comme s’ils avaient mis huit épisodes à les construire. L’introduction de l’épisode nous plonge directement dans l’urgence d’une crise, avec un Cyberman en tant qu’ennemi et une équipe aux abois. Débute alors la première partie d’un final déjà mal engagé.

Il y a pourtant de l’idée dans l’exploration de la mythologie des Cybermen, ennemi de longue date et qui a donné de très bonnes choses dans les premières saisons. Tout comme les Anges pleureurs et les Daleks, ils sont emblématiques et chaque incarnation du Doctor semble destinée à les rencontrer. Cependant, on tente ici de nous forcer une attaque qui ne parvient pas à bien dessiner ses enjeux. Mettre les compagnons et la Docteur en danger immédiatement est un cache-misère au fait de vouloir faire monter les enjeux et de garder ses cartouches pour plus tard. Cela fonctionne pourtant à un certain niveau, nous n’avons pas le temps de penser au pourquoi du comment.

Ce n’est pas que cet avant-dernier épisode n’est pas entraînant, il est même divertissant au regard de cette médiocre saison 12. C’est plutôt la saison qui plane sur l’épisode tant elle a introduit de choses, de personnages et de concepts sans les réutiliser par la suite. Faire du retour du Master, de Jack Harkness, de ce faux/vrai Doctor des événements éphémères est une grave erreur. Outre un effet “tout ça pour ça”, Doctor Who se délite sous nos yeux, incapable d’avoir une ligne directrice tout en en ayant clairement envie.

Alors le retour des Cybermen est à minima une promesse pour une histoire qui tient compte du passé tout en proposant une nouvelle configuration. Nous avons en partie cela avec cet homme destiné à devenir un Cybermen. Pour poser ses pions en vue de la menace future, il aurait peut-être été plus judicieux de suivre uniquement ce jeune homme dans un premier lieu. Or, mettre cela en parallèle d’un temps présent où les compagnons sont juste des pions inutiles rend l’ensemble un peu morne et sans surprise.

On saute du coq à l’âne sans liant dans l’intrigue qui ne cherche qu’à imposer des situations à risque sans en prendre, justement. Ce n’est pas aidé par la soudaine science infuse de Graham et Yaz qui semblent être des extensions du Doctor et, par conséquent, peuvent exister sans elle. Ce n’est pas problématique en termes de personnage, même si on peine à s’intéresser à eux, mais ça l’est dans la dynamique générale de la série où cela fait plusieurs épisodes, voire une saison, qu’ils ne font plus sens ensemble, plus équipe.

D’ailleurs, pourquoi s’inquiéter quand chaque situation est désamorcée aussi rapidement ? Pourquoi trembler quand l’objet de la menace est aussi inexistant ? Doctor Who est souvent parvenue à créer des enjeux à partir du même schéma (des humains ou des planètes en danger), mais les incarnait, s’en donnaient les moyens. On pense notamment au final de la saison 2 qui, sur un schéma similaire à celui-ci, n’avait pas peur de voir en grand.

C’est aussi ça le problème de cette saison 12 qui se montre dans cette première partie du final : un manque cruel d’ambition. La patte Chibnall n’arrive jamais à toucher ce grain de folie qui fait qu’une aventure dans le temps et l’espace devient palpitante. Il veut imposer une idée qu’il tisse sans éclat. La preuve en est que tout est dirigé vers la révélation finale sans que l’on s’y intéresse vraiment. On sait pertinemment que cela va arriver, mais c’est fait par un toutéliage assez absurde. Quand arrivent les dernières secondes, l’impact n’est pas aussi choquant qu’il devrait être. Pire ! On s’y attend et cela vient comme un cheveu sur la soupe, rendant les quarante-cinq minutes précédentes assez inutiles.

Bref, Doctor Who n’est plus à sauver cette saison. Les scénaristes sont en grève et le casting vient tenter d’incarner la débâcle et ne peut pas sauver le tout. Si c’est par moments divertissant, ce n’est jamais solide et n’emporte pas comme cela devrait être. Il reste un épisode à la saison qui a encore tout à faire et ne pourra plus rattraper les pots cassés.