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Downton Abbey Saison 5 : séduction, hésitation et crise conjugale

downton abbey saison 5 - Downton Abbey Saison 5 : séduction, hésitation et crise conjugale

Pour la première fois, le parti travailliste est au pouvoir, au grand dam de Robert. Les villageois veulent construire un monument aux morts, alors que lady Edith ne sait toujours pas ce qui est arrivé à Gregson. Ne pouvant pas non plus prendre part dans la vie de sa fille, vivant chez une famille de fermier, Edith est de plus en plus malheureuse. Cela n’intéresse guère Mary, toujours courtisée par Lord Gillingham qui lui propose de passer aux choses sérieuses avant le mariage. Les romances sont nombreuses et compliquées à Downton…

Labour Party ou non au pouvoir, il en faut plus pour ébranler Downton Abbey. La série se poursuit avec une saison 5 qui s’inscrit dans la continuité de la précédente au point de continuer des intrigues qu’il aurait été bien plus judicieux de clôturer au plus vite.

De toute façon, à ce stade, Julian Fellowes a déjà démontré plus d’une fois sa tendance à étirer ses storylines plus que de mesure, ce qui est au final un composant à part entière de la série. Rien d’étonnant à ce que cela se poursuive, même si rien ne peut décemment excuser le fait que l’on doit endurer les problèmes du couple Bates. Les épreuves légales s’accumulent pour Anna et M. Bates, comme si le créateur cherchait toujours un moyen de reconnecter un peu avec la partie policière de Gosford Park sans succès.

I just wish we could all forget about Mr Green.

Quoi qu’il en soit, il se passe des choses bien plus trépidantes à Downton Abbey, où la famille Crawley et leurs proches brisent les codes sociaux en créant plus ou moins de remous. Si Fellowes a la bonne idée de fournir à des personnages leur propre intrigue alors qu’ils n’en ont habituellement pas, l’histoire s’éparpille dangereusement sous l’effet des multiples storylines.

Ainsi, Cora se laisse séduire par l’historien en art Simon Bricken, et sème le trouble dans son mariage avec Robert. Ce dernier n’a pas la vie facile : d’abord, car il doit endurer Miss Bunting, l’agaçante amie de Thomas qui est aussi fermé d’esprit que notre cher Lord Grantham ; ensuite parce que la pauvre Isis n’a pas la santé (et c’est clairement ce qui compte le plus).

Lady Mary s’en va quant à elle batifoler avec un de ses prétendants, prête à s’amuser, mais finalement pas encore à s’engager. Avant même qu’elle se soit désintéressée de ce pauvre Lord Gillingham, celui-ci n’était déjà plus pertinent. Disons-le, ce n’est pas que celui-ci n’était pas digne de Mary (en déplaise à Carson), mais plutôt qu’elle aurait besoin d’un homme qui puisse la faire sortir de sa zone de confort et lui compliquer un peu la vie. Les plus difficiles épreuves semblent spécialement réservées à Lady Edith, sombrant dans la misère devant le fait qu’elle ne peut pas s’occuper de sa fille. Heureusement, elle finira par avoir un peu de répit à la fin, même si pour cela, il aura fallu faire du mal à la mère adoptive de la petite Marigold et défier de nouveau les conventions sociales. Chance pour Edith, rien ne parait pouvoir choquer ou ébranler sa mère Cora.

D’ailleurs, Julian Fellowes trouve toujours un moyen détourné pour parler des idées sociales naissantes et de l’évolution des mœurs en évitant de placer les membres principaux de la famille sous un trop mauvais jour. Si Robert est le plus conservateur de tous, ce dernier finit par s’y faire ou simplement par céder. Quelqu’un doit avoir un problème avec Atticus, le prétendant à la main de Rose, qui est juif ? Une opposition à voir Isobel grimper les échelons sociaux avec un mariage ? Un enfant illégitime ? Les Crawley s’adaptent.

Cela aura le mérite de nous offrir des scènes de repas mémorables, et à n’en pas douter, cette saison 5 de Downton Abbey excelle à donner corps à des conflits hautains ou des confrontations verbales entre deux coups de fourchette. Bien entendu, personne ne manie les mots aussi bien que Violet, mais cela n’empêchera pas d’autres personnages de venir la concurrencer à leur façon.

Si la compassion n’est pas une qualité de Lady Mary, l’affection downstairs nous délivre de bons moments. Mrs Hughes est toujours une présence rassurante, que ce soit pour le reste du personnel ou juste pour Mr Carson. Pendant un court temps, Barrow continuera de faire chanter Baxter, mais celle-ci finira par se libérer de son emprise pour enfin pouvoir pleinement s’épanouir en compagnie de Molesley. Et Barrow se mettra à l’épreuve avant de trouver une certaine rédemption. Il ne faudrait surtout pas oublier Spratt qui, s’il ne travaille pas à Downton, aura pimenté le quotidien chez la comtesse douairière de Grantham, pour le plus grand plaisir d’Isobel (et du mien).

Au final, cette saison 5 de Downton Abbey allie le meilleur avec le pire de la série. Face à des storylines tirées en longueur, redondantes ou juste peu inspirées, on en trouve des bien plus réjouissantes, des répliques mordantes et des instants plus touchants qui permettent ainsi d’équilibrer les forces et de fournir des épisodes qui restent divertissants.

La saison 5 de Downton Abbeyir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B00RC3MIB2 - Downton Abbey Saison 5 : séduction, hésitation et crise conjugale est disponible en DVD.

Publiée une première fois en novembre 2014, cette critique a été mise à jour et elle est remise en avant à l’occasion d’une rétrospective Downton Abbey.