Ces dernières semaines, Empire été au cœur de beaucoup de conversations outre-Atlantique. La famille Lyon fait couler de l’encre, car elle a réussi à surprendre. Malgré une promotion qui débuta durant la saison automnale, on ne peut pas dire que l’on s’attendait vraiment à ce que la remplaçante de la déjà oubliée Red Band Society fasse des miracles. C’est pourtant bien ce qu’elle a réalisé.
Son plus grand accomplissement est d’être devenu un véritable phénomène dans son pays d’origine – ce qui a peu de chance de se reproduire en France, à moins que le groupe M6 qui vient de l’acquérir y mette les moyens. En une saison, Empire a sans conteste gagné sa place dans la pop culture et a prouvé que la réussite attirait toujours plus de réussite, puisque ses audiences n’ont fait qu’augmenter d’une semaine à l’autre. Elle a donc battu des records et cela provoqua un effet boule de neige.
En dépit de ça, il est difficile de ne pas oublier que qualité a beau rimer avec quantité, les deux notions ne sont pas nécessairement complémentaires. C’est quelque chose qu’il est aisé de mettre en perspective d’où on se trouve, loin d’une partie de la déferlante médiatique – avec internet, il n’est pas évident de passer à côté aujourd’hui.
Ainsi, peu importe le nombre de millions de téléspectateurs (entre 18-49 ans) qui se sont réunis pour le final de la première saison, Empire reste une série comme un autre. On risque simplement de croiser rapidement beaucoup de références à Cookie dans les mois qui viennent. Quoi qu’il en soit, cette série est un soap musical qui mise sur l’ostentatoire et les effets-chocs. Défini comme cela, il est difficile d’imaginer qu’elle puisse accomplir des miracles.
Malgré tout, Empire s’impose déjà comme étant influente plus que de mesure. Trouver le succès avec un drama de primetime composé d’un casting à majorité afro-américaine a permis aux principaux networks d’arrêter de prétendre que les spectateurs n’étaient pas près pour une plus grande représentation des minorités. Les responsables de FOX l’ont compris avant tout le monde et en tiennent compte depuis quelque temps, mais cette série de Lee Daniels et Danny Strong a simplement été plus loin et a fait passer le message.
Cela dit, la réelle raison du succès de la série est qu’elle est divertissante. La musique, les dialogues enlevés et sa formule qui impose au moins trois gros rebondissements par épisode font qu’il est difficile de s’ennuyer et de ne pas accrocher à l’histoire. C’est parfois grotesque, mais c’est également totalement assumé. Si on peut craindre que, à ce rythme effréné, Empire s’essouffle rapidement, il est indéniable que cela n’est pas encore le cas après une saison.
Ensuite, en dépit du fait qu’elle ne soit finalement qu’un soap et qu’une partie de ses twists apparaissent être légèrement usés, c’est un show moderne qui n’a pas peur d’aborder de sujets contemporains comme notamment l’homophobie, le racisme, la culture de la violence ou encore le nouveau rêve américain.
Concrètement, Empire est un succès et celui-ci est dû à la combinaison de beaucoup d’éléments avec un timing impeccable. Tout ceci fait qu’elle mérite certainement qu’on en parle, même si elle ne deviendra probablement pas une série à la qualité indiscutable. Ce qui compte cependant, c’est qu’elle ouvre une voie qui force l’industrie à remettre en question certains de ses acquis et c’est un accomplissement qui n’est pas insignifiant et qui légitime clairement l’attention qu’on lui porte.