Après avoir frappé son supérieur en Afghanistan, Pete Hill est transféré dans la pire unité qu’un soldat de sa trempe puisse craindre. Il se retrouve ainsi en Floride, chargé d’un groupe d’incompétents dans lequel se trouvent ses frères. Il faut qu’il se fasse une raison à présent.
Repoussée par FOX à la mi-saison pour être coincée dans une case horaire qui ne lui offre pas beaucoup de perspectives d’avenir, Enlisted se devait de se faire remarquer un minimum dès le départ pour espérer avoir l’ombre d’une chance de survivre. Cela tombe bien, car c’est en quelque sorte une des thématiques du show.
Quoi qu’il en soit, nous suivons des militaires évoluant dans ce que l’armée américaine a de plus reposant à offrir. Malheureusement pour Pete Hill, cela signifie qu’il est le plus loin possible de l’action et qu’il doit en plus gérer ses frères.
De nos jours, une comédie avec un tel point de départ pouvait être assez délicate à introduire, mais ce pilote joue la carte du respect sans trop de pathos et évite ainsi de virer à la dérision mal sentie. La famille est le thème qui domine et dans le contexte militaire, il y a de quoi faire pour aborder cette notion avec intelligence. Cela ne veut pas pour autant dire que l’humour se retrouve noyé dans du bon sentiment ou dans une morale lourde à digérer. En fait, Enlisted nous ressort le coup classique du groupe de bons à rien dans lequel personne ne veut vraiment s’investir, mais qui se révèlera tout de même capable de faire quelque chose avec un peu de bonne volonté – dans certaines limites pour le moment. Bien entendu, pour commencer, Pete doit comprendre comment communiquer avec ceux qui sont désormais sous ses ordres et qui ne sont même pas l’ombre du soldat qu’il est.
Avec un faux air de Police Academy sans l’approche rebelle et en usant à petite dose de poncifs du genre, Enlisted débute en trouvant rapidement son rythme et parvient à aligner les gags à une vitesse parfois assez élevée. C’est d’ailleurs un peu trop soutenu à l’occasion, mais il faut admettre que l’humour est suffisamment efficace pour aider à tolérer les réguliers faux pas qui tombent à plat.
Dans l’ensemble, ce premier épisode est donc relativement bien agencé et nous introduit avec une bonne dose de rires à l’univers coloré du show. Sans être trop ambitieuse, la série débute en montrant ainsi qu’elle a du potentiel, même si l’utilisation de clichés du genre apparaît par moment comme étant des facilités volontaires servant en premier lieu à remplir du vide – tout particulièrement dans le dernier acte de l’épisode. Néanmoins, le véritable atout d’Enlisted est son casting. Les frères Hill fonctionnent vraiment bien ensemble et apportent une énergie vivifiante qui ne laisse pas d’ouverture pour que l’on envisage de décrocher.
Enlisted fait donc bonne impression avec ce pilote qui installe des bases solides en plantant un décor possédant clairement de quoi fournir le matériel nécessaire pour faire rire. Le challenge va être de maintenir la cadence à présent, en plus de surmonter les obstacles posés par les audiences du vendredi soir.