Après avoir passé 13 mois en solitaire dans l’espace, Molly Woods revient auprès de sa famille et découvre qu’elle est enceinte. Elle prend rapidement conscience qu’elle a été manipulée et que quelqu’un cherche à lui voler son bébé, mais celui-ci est bien plus qu’elle ne pouvait l’imaginer.
Après Under The Dome, CBS tente de lancer une seconde série estivale évènementielle avec Extant, une production Steven Spielberg mettant en scène Halle Berry. Une affiche qui avait certainement de quoi faire parler, mais il ne faut pas longtemps pour passer outre cela et réaliser que le show démarre de façon bancale.
Thriller conspirationniste de science-fiction créé par Mickey Fisher, ce show nous place aux côtés de l’astronaute Molly Woods (Halle Berry) et de sa famille, alors qu’une invasion extra-terrestre d’un type particulier commence. Molly est en effet revenu de l’espace avec un bébé mi-humain/mi-alien et quelqu’un veut le prendre pour utiliser ses pouvoirs.
Tout débute ainsi avec le retour de Molly sur Terre et l’introduction de beaucoup de mystères. Un peu plus que nécessaire en réalité. Extant se révèle alors être le genre de série où le manque de substance est camouflé par un excès de questions sans réponse. Le premier tiers de la saison se consacre donc à brouiller les pistes pour gagner du temps. Quand vient le moment des explications, l’histoire peut enfin prendre corps et cela permet à cette première saison d’avoir en son cœur quelques épisodes vraiment solides. Malheureusement, les digressions vont reprendre le dessus afin d’éviter que l’on arrive trop rapidement à une résolution. Celle-ci aura au moins le mérite de clôturer le plus gros de l’intrigue, laissant une porte ouverte pour la suite qui n’enlève rien au sentiment de conclusion qui accompagne la fin de cette première saison.
Le problème est que pendant tout ce temps, Extant n’a pas eu grand-chose à dire. Si l’accent est porté sur les mystères, ceux-ci sont rarement plus que des diversions, au mieux des étapes pour nous conduire vers une chute prévisible.
Pour compenser, Mickey Fisher a voulu nous raconter une seconde histoire avec le mari de Molly – incarné par Goran Visnjic – qui a créé Ethan, un enfant robot qu’il élève comme s’il était comme n’importe quel petit garçon. Si cette autre storyline majeure contient quelques éléments de réflexions intéressants, elle n’aura guère l’espace pour vraiment les développer. Le souci étant qu’il s’agit d’une histoire qui est traitée de façon secondaire, malgré le fait qu’elle occupe par moment beaucoup de place dans les épisodes. Extant apparait alors être coincé entre deux shows qu’elle ne peut pas être simultanément et les scénaristes jonglent maladroitement pour les faire cohabiter.
Assez tardivement, il devient apparent que l’idée était d’utiliser ce que traverse Ethan et l’enfant extraterrestre pour développer une réflexion sur ce qui définit l’humanité. Un sujet ambitieux qui aurait indéniablement dû s’affirmer rapidement pour qu’un argumentaire solide puisse vraiment être étoffé. Au lieu de cela, la thématique s’ajoute sur des intrigues construites pour livrer du suspense et non de l’argumentation, ce qui rend l’ensemble plus inconsistant que pertinent.
Ce n’est cependant pas le plus gros problème de cette saison d’Extant qui s’est noyée dans ses mystères avant d’avoir pu convaincre qu’ils étaient potentiellement intéressants. Suivre les 13 épisodes n’est pas pour autant une gageure, mais rester investi dans ce que traverse Molly jusqu’au bout n’est pas toujours aisé.
On peut alors dire sans risque qu‘Extant aurait gagné à être beaucoup plus courte, mais elle a au moins le mérite de boucler sa saison en entrainant ses histoires vers une conclusion qui permet de donner à l’ensemble une sorte de cohésion. Cela n’évite pas qu’elle soit redondante par moment et ennuyeuse à l’occasion. Elle pouvait naturellement être beaucoup plus que tout cela, mais la scénarisation a été beaucoup moins ambitieuse que le point de départ pouvait le laisser penser, et c’est ce qui est au final le plus regrettable.