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The Old Shows - Saisons précédentes Autres Pays Fais pas ci, Fais pas ça : mais fais le bien !

Fais pas ci, Fais pas ça : mais fais le bien !

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Les Bouley et les Lepic sont deux familles voisines aux conceptions de vie et d’éducation diamétralement opposées : Renaud et Fabienne Lepic, « conservateurs » dans l’âme, suivent une ligne de vie stricte tandis que Denis et Valérie Bouley, famille « bobo » recomposée, tentent de mener une vie loin de toute convention. Entre eux, les enfants et les problèmes.

Diffusée depuis 2007 sur France 2, Fais pas ci fais pas ça a été créée par Anne Giafferi et Thierry Bizot et compte désormais 6 saisons et 50 épisodes. Retour sur ce qui est devenu une référence en matière de série comique française.

Dans sa première saison, la série fut pensée comme un mockumentaire se concentrant sur les méthodes d’éducation de deux familles qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre, mais qui sont amenées à se côtoyer à cause de leurs enfants. Bien que ce procédé nous permette de nous familiariser avec Renaud, Fabienne, Denis, Valérie et leurs enfants, il trouve rapidement ses limites puisque leurs personnalités nous donnent envie de les suivre hors caméra.

On retrouve alors une formule beaucoup plus classique pour les saisons suivantes, mais qui permettra à la série de trouver un ton bien à elle et un humour pouvant se démarquer de ce qui a déjà été fait. À un certain degré, l’abandon de l’angle faux documentaire a également permis à l’équipe scénaristique de construire des personnages consistants, bien affirmés et qui n’ont pas peur d’évoluer.

Chez les Lepic, c’est une confrontation de chaque instant. Les enfants testent sans cesse les limites de leurs parents, que ce soit Soline et ses fréquentations ou Christophe et son manque d’ambition qui irrite profondément son père. Mais tandis que Fabienne semble plus tolérante, plus ouverte au premier abord, Renaud garde toujours en ligne de mire l’amour qu’il a pour ses enfants, même si se départir de ses méthodes d’éducation strictes (et souvent éculées) paraît parfois difficile.

Pourtant, Fais pas ci, fais pas ça a l’intelligence de ne pas leur opposer une méthode parfaite, LA méthode. Parce que si Denis et Valérie sont ouverts et préfèrent le dialogue à la punition, cela ne fonctionne pas mieux pour eux. Ils ne peuvent pas contrôler l’irrépressible envie d’indépendance de Tiphaine ou l’opposition politique et précoce que leur soumet Elliot. Eux aussi se confrontent aux aléas de l’adolescence et doivent faire au jour le jour, quitte à ce qu’ils apprennent un peu des Lepic et vice-versa (notamment lors d’un épisode où Tiphaine et Christophe découchent et les deux couples se rendent compte qu’aucune de leurs approches n’est infaillible).

Au fur et à mesure qu’avancent les épisodes (pour avoir un indice sur le temps, suivez la croissance de Lilian Dugois alias Elliot Bouley), la série nous construit un univers drolatique, mais surtout palpable. La force de Fais pas ci, fais pas ça, c’est son rapport au quotidien, à la banalité. Toutes les intrigues (ou presque) se basent sur la vie de famille et nos différentes relations avec le monde du travail et l’idée qu’il n’y a pas de formule magique, seulement la volonté de faire ce que l’on peut. Une intrigue de Renaud concernant une promotion court sur plusieurs épisodes – voire saisons – et elle ne tombe jamais dans la facilité de devenir un PDG heureux, mais garde une dimension concrète puisqu’il doit se battre pour avoir le poste convoité, longtemps. D’un autre côté, nous avons Denis Bouley et son errance professionnelle qui, si elle est parfois irritante, reflète une crise de la quarantaine qui ne dit pas son nom.

Mais là où Fais pas ci, fais pas ça réussit un coup de maître, c’est avec Fabienne Lepic aka la mère au foyer. De mère bien aimante qui attend ses enfants et son mari avec un bon Fourzitout (plat spécial de Madame Lepic), elle va se redéfinir sans cesse et sortir des sentiers battus pour avoir ce qu’elle souhaite. Que ce soit dans la course à la mairie ou sa brève association musicale avec Denis, elle se questionne sans cesse pour enfin se trouver et s’imposer. Et dire que Valérie Bonneton est garante de l’humour et de la tendresse de la série est réducteur. Elle illumine chacune de ses scènes et provoque fous rires sur son passage.

Si l’actrice prend son rôle à bras-le-corps pour en faire un personnage culte, il faut dire qu’elle a des partenaires plus que compétents en matière de comédie et de beaux moments. Bruno Salomone n’a même pas besoin de faire de grimaces pour faire rire en Denis Bouley et forme un couple plus que crédible avec Isabelle Gélinas. Mais ma préférence ira toujours aux Lepic et à l’incroyable alchimie entre Valérie Bonneton et Guillaume de Tonquedec qui se renforce à chaque épisode. Les enfants ne sont pas en reste et, si parfois Lilian Dugois s’embourbe un peu, Tiphaine Haas campe une Soline Lepic désabusée, drôle, cynique à souhait, parfaite. Il faudra cependant attendre la saison 4 pour que se révèle pleinement Yaniss Lespert (Christophe) et Alexandra Gentil (Tiphaine).

Fais pas ci, fais pas çair?t=critictoo 21&l=ur2&o=8 - Fais pas ci, Fais pas ça : mais fais le bien ! nous offre une série touchante, drôle, mais surtout contemporaine. Son message est d’une actualité brûlante et la série arrive à garder un propos presque toujours juste et un humour frais.