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Fargo : Massacre à Sioux Falls (2.01)

Fargo Saison 2 - Fargo : Massacre à Sioux Falls (2.01)

La première saison de Fargo a relevé le pari improbable d’émuler le style des frères Coen pour nous raconter une histoire originale. Noah Hawley va aujourd’hui plus loin en tentant de récidiver, démontrant ainsi que son travail n’était jusque-là pas qu’un simple joyeux accident.

À en croire cet épisode de lancement pour la seconde saison, il n’y a définitivement aucune raison de douter de ses capacités. Il s’est non seulement réapproprié l’essence de l’œuvre des Coen, mais il a ajouté sa propre touche pour construire quelque chose de cohérent et de clairement unique.

En revenant au fameux massacre de Sioux Falls évoqué par Lou Solverson dans la première saison – joué alors par Keith Carradine –, Fargo Saison 2 s’offre une accroche séduisante pour tous ceux qui ont suivi Molly mener son enquête. Néanmoins, puisqu’il s’agit d’une anthologie, l’histoire est indépendante et c’est donc un tout nouvel univers que l’on découvre avec ses figures déjà emblématiques et son ambiance légèrement différente.

L’exercice de style est clairement ce qui fonctionne le mieux dès le départ. L’intrigue se met rapidement en place, délivrant des moments étonnants et introduisant de nombreux personnages, mais c’est la mise en scène, la musique et le montage qui nous rappellent que l’on est bien dans Fargo. Dès les premières minutes déconcertantes, on peut voir que Noah Hawley est définitivement plus déterminé que jamais à affirmer sa voix et n’a pas peur de prendre des risques. Aidé par un casting détonnant et la neige de Calgary – qui joue le rôle du Minnesota –, il n’hésite pas à démarrer en trombe.

Beaucoup de choses se passent donc dans ce season premiere qui ne mélange pas efficacité et précipitation. Les morts commencent à s’accumuler, ce qui n’est pas surprenant, puisque – selon la légende – on devrait pouvoir les entasser et atteindre la hauteur d’une maison de deux étages. Apparemment, la description donnée par Lou est à prendre au premier degré.

Celui-ci fait d’ailleurs son retour, incarné cette fois par Patrick Wilson. Nous savons donc qu’il va s’en sortir, mais c’est bien là l’une des seules certitudes que l’on peut avoir à ce stade. Dans la tradition de Fargo, personne n’est réellement à l’abri des aléas de l’existence, de la violence des criminels et de la stupidité confondante de certains citoyens du Minnesota. De plus, Hawley a annoncé qu’il s’inspirait également de deux autres films des frères Coen, Miller’s Crossing et The Barber, l’homme qui n’était pas là. Le premier n’était pas avare en cadavres avec sa guerre entre gangsters, on sait donc dans quelle direction la saison se dirige avec la famille Gerhardt qui doit protéger son business illégal de la concurrence extérieure.

Fargo n’est cependant pas qu’une série sur des policiers et des criminels. Elle offre un portrait rafraichissant d’une Amérique quelque peu isolée et qui n’est paisible qu’en apparence. En plaçant l’intrigue en 1979, c’est toute une conjoncture agitée qui s’ajoute au mélange, un bon moyen d’examiner une partie trouble de l’Histoire du pays qui divisa et marqua par son chaos et les incertitudes qui allaient avec.

Tout un programme pour les 9 épisodes à venir qui, s’ils sont du calibre de cette reprise, devraient réserver d’excellentes surprises. Fargo parait en tout cas apte à confirmer tout le bien que l’on pensait d’elle après son impeccable première saison et pourrait même se surpasser.

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