Quand son fils est emprisonné pour meurtre, Michael O’Connor, criminel notoire désormais réhabilité, revient à Manchester pour apporter son aide. Il se retrouve ainsi pris dans un chantage afin d’assurer la protection de son fils.
Thriller en 4 parties diffusé par ITV, Father and Son est signé Frank Deasy, scénariste irlandais depuis décédé. L’histoire nous emmène entre l’Irlande et Manchester, ou, pour être plus précis, elle emmène Michael O’Connor. Ce dernier est un gangster, une légende du milieu qui a vu sa vie chamboulée le jour où sa femme fut tuée. Après être sorti de prison, il a commencé à se faire une nouvelle vie, laissant son fils Sean aux soins de sa tante. Tous sont heureux comme ça, mais le passé va forcément venir les hanter et Sean en est la première victime.
Si, au premier abord, Father and Son parle d’un jeune pris dans l’inévitable cercle de violence instigué par son père, l’histoire va rapidement s’étayer et bien qu’il faille trouver un coupable, il est surtout question de prendre ses responsabilités, surtout pour Michael.
Sean est victime dans une histoire de gangs, lui qui ne fait partie d’aucun. Tout ceci n’a donc pas de sens, jusqu’à ce qu’il apparaisse clairement qu’avec le fils, c’est le père que l’on cherche à atteindre. L’impact d’une vie de criminel qui ne touche plus uniquement les innocents inconnus, mais la propre famille de celui qui est en grande partie responsable de la violence de la ville. Michael a payé sa dette et tente d’être un homme différent, mais trop de choses étaient restées sans suite.
De retour à Manchester, il va devoir se battre pour ne pas redevenir celui qu’il croyait avoir fait disparaitre. Sa vie Irlandaise apparait comme trop belle pour être vraie et elle va petit à petit se faire, elle aussi, entacher par son passé.
Par-dessus tout, la mort de Lynn, la mère de Sean, revient à la surface, car c’est bien là que se trouve la source des plus grands maux de la famille O’Connor. À l’époque, tout le monde avait accepté une résolution violente qui paraissait logique, mais aujourd’hui, les fautes de Michael semblent donner un sens nouveau aux évènements.
Father and Son est donc une histoire de famille tragiquement détruite par la violence des gangs. Il est question de montrer que les choix d’un père ne sont pas ceux de son fils et que le meurtre n’est pas une fatalité génétique.
Le tout bénéficie d’une mise en scène maitrisée naviguant entre les plans toujours proches de Michael et une vision plus large de l’environnement dans lequel il évolue. La belle photographie impose une certaine froideur qui reflète l’isolement de son héros.
Ce dernier est joué par Dougray Scott qui s’est clairement beaucoup investi dans son rôle. Reece Noi, dans la peau de Sean, parvient lui aussi à s’imposer en montrant une sensibilité maitrisée. À côté, Sophie Okonedo et Ian Hart sont quelque peu sous-employés.
Globalement, il faut reconnaitre que Father and Son n’est pas très original avec son scénario un peu trop prévisible, mais ses interprètes et ses thématiques parviennent à donner un intérêt réel à l’histoire qui permet de véritablement s’investir dans le visionnage et qui accroche jusqu’au bout.
Le générique
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