Après la violente altercation avec Calvin, Travis, Madison et Nick retrouvent Alicia et retournent chez eux pour préparer leur départ. Avant de quitter Los Angeles, Travis veut récupérer son fils, mais il n’arrive pas à entrer en contact avec lui. Il part alors à sa recherche.
En revenant au commencement de l’histoire pour couvrir l’émergence des morts-vivants, Fear The Walking Dead a l’opportunité d’explorer des idées qui sont impossibles à aborder dans la série mère. C’est en tout cas ce que prouve ce second épisode dans lequel nous voyons le début de la chute de notre civilisation.
L’angle le plus intéressant à ce niveau se trouve étonnamment être celui de Tobias. Ce lycéen un peu étrange avait le profil de celui qui viendrait à l’école avec un fusil pour régler ses comptes. Aujourd’hui, il est celui qui se révèle être le plus lucide. Il a été une victime et a certainement rêvé d’un renversement de situation dans lequel il se retrouverait finalement à avoir le dessus. C’est désormais chose faite et, contrairement aux autres, il sait ce qu’il doit faire pour survivre. Le problème étant que personne ne le prend au sérieux.
Il faut dire que, dans le petit monde de The Walking Dead, le zombie n’existe pas. Sans sa présence dans l’inconscient collectif, les personnages peinent à réaliser le pire qui pourrait se produire et comptent étrangement sur les institutions qui ne cessent de les tromper pour s’occuper d’eux.
Ce second épisode – intitulé So Close, Yet So Far – contient d’ailleurs une scène d’émeute qui devient rapidement hors de contrôle dès que la police intervient. Juste avant cela, on aperçoit un officier remplir son coffre de provisions tout en disant à une civile que tout va s’arranger. Le thème est clairement récurrent et s’étend progressivement quand Madison doit faire face à une autre figure autoritaire qui se retourne contre elle.
Fear The Walking Dead prend ainsi doucement la direction de son ainée, mais n’est pas encore arrivée au point où l’homme est son propre pire ennemi, car celui-ci n’a pas totalement pris forme. C’est justement ce que l’on nous propose de voir en nous dépeignant cette métamorphose de Los Angeles.
Cet épisode arrête donc de jouer avec le fait que l’on sait dans quel sens l’histoire se dirige pour entrer pleinement dans le vif du sujet. Il illustre alors les véritables ambitions de la série, nous promettant d’explorer comment une civilisation s’écroule. Cela débute naturellement par ses institutions. Ce qui en découle est une sauvagerie qui s’immisce partout, en particulier là où l’impression de paix était la plus forte. Les personnages commencent à perdre leurs repères et sont poussés à agir d’une façon inimaginable il y a encore quelques heures.
Comme le suggère Tobias, il est déjà trop tard. C’est une bonne chose pour Fear The Walking Dead qui dévoile avec So Close, Yet So Far un plus grand potentiel que son pilote ne parvenait à suggérer. L’épisode véhicule en tout cas assez bien le chaos qui s’installe et son origine résonne étonnamment avec le rapport qu’entretiennent actuellement les Américains avec les représentants de l’ordre. On peut par contre toujours se demander si la série restera pertinente très longtemps, mais c’est clairement un problème que l’on n’abordera pas avant la seconde saison.