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Séries Fortitude Saison 2 : Ce petit coin violent de l’Arctique

Fortitude Saison 2 : Ce petit coin violent de l’Arctique

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Fortitude saison 2 - Fortitude Saison 2 : Ce petit coin violent de l’Arctique

Fortitude, cette petite ville (imaginaire) au cœur de l’Arctique était aussi l’endroit le plus sûr au monde au début de la saison 1. Cette communauté internationale a été ébranlée par le meurtre violent d’un scientifique britannique et ce n’était que le début.

Entre son cimetière de mammouths et ses guêpes tueuses, Fortitude s’est transformée en un lieu dangereux. Cependant, ce n’était encore rien comparé à la seconde saison. Maintenant, plus rien ne pourrait me convaincre d’aller mettre les pieds là-bas.

Seulement 7 semaines se sont écoulées depuis la conclusion de la première saison, la ville se remettant à peine des récents évènements. Pour ne rien arranger, un corps sans tête est découvert et l’examen médico-légal ne tarde pas à révéler que la théorie de l’accident ne tient pas la route. Si ce n’était déjà pas suffisant, personne ne sait où est Dan. Hildur (Sofie Grabol) est convaincue qu’il est mort, alors qu’Eric poursuit les recherches.

Cette saison 2 nous introduit bien évidemment à de nouveaux personnages (il le faut bien, vu le taux de mortalité élevé maintenant) qui sont là pour nous révéler à quel point Fortitude est encore plus dangereux qu’on pourrait le soupçonner. Si Michael Lennox (Dennis Quaid) et sa famille sont là pour instaurer un semblant de normalité bienvenue malgré la tragédie qui se joue, on ne peut en dire autant des autres. Le chamane Vladek (Robert Sheehan), Le docteur Khatri (Parminder Nagra) et le bureaucrate Munk (Ken Stott) participent à des échelles différentes à faire de Fortitude ce lieu isolé aussi imprévisible que dangereux.

Cette saison 2 de Fortitude va enchainer  les moments les plus improbables avec d’autres plus choquants. Qu’est-ce qui se passe dans cette foutue ville ? est une question récurrente au cours du visionnage.

Pour que tout dégénère à ce point, l’équipe créative de Fortitude a pris le soin de mettre quelque peu hors service son membre le plus compétent : Dan (Richard Dormer). Dans le rôle du shérif, Eric (Björn Hlynur Haraldsson) est une sorte de blague assumé, ce dernier ne brillant pas par son instinct de déduction. Parce que Dan connait une transformation notable – il reste au cœur des enjeux –, Hildur est au cours de la première partie de saison notre véritable guide.

Son engagement envers Fortitude et son refus de lâcher le morceau quand on lui demande de le faire se révèle vital pour recueillir des informations importantes pour comprendre de quoi il est question. Les intrigues s’entrecroisent pour nous livrer un récit qui mélange mutation génétique, expériences médicales, chamanisme et démons.

Tout est alors exacerbé. La folie prend le dessus, laissant de plus en plus pantois. Le gore et la violence virent à l’insoutenable (âmes sensibles s’abstenir !). La paranoïa est omniprésente. La mort est à tous les coins de rue.

À l’image de la première saison, Fortitude cherche à maintenir un équilibre fragile entre explication scientifique et éléments surnaturels. On pourrait presque choisir l’explication qui nous sied le mieux, cela ne changerait pas grand-chose à la saison. Peut-être est-il préférable d’emprunter aux deux pour donner du sens à tout ce qui se passe car même dans le domaine scientifique, cela vire à Fringe.

Dans ce territoire glaciale, il n’y a alors rien d’étonnant à voir la plupart trouver un réconfort dans l’alcool. Les chocs psychologiques et les traumatismes ne cessent de s’accumuler sans que rien ne soit fait pour vraiment aider qui que ce soit à mieux comprendre ce qui se passe. Cela pousse certains à nourrir des obsessions et l’ensemble prend la forme d’une quête de survie sous différents angles. Comment peut-on sauver quelqu’un qui est destiné à mourir ? Combien de morts peut-on justifier pour sauver encore plus de monde ? Où se trouve la limite entre le bien et le mal lorsque les deux sèment les cadavres ?

Arrivé en bout de saison 2, Fortitude confirme bien sa nature atypique de par sa capacité à partir dans tous les sens pour mieux nous entrainer dans un récit particulièrement noir et imprévisible. Un brin de folie y règne, alimenté par des effets-chocs et son lot de questions qui ne trouvent pas forcément de réponses explicites. Des incohérences émergent, mais semblent toujours balayés d’un geste de la main, comme si cela ne comptait pas. Et, il faut bien le dit, au beau milieu de l’Arctique, dans une zone si dangereuse où le mystique prend de plus en plus dessus, on pourrait bien penser que c’est le cas. Pour le meilleur et pour le pire.