Aller au contenu
Séries Que vaut Frequency, la série policière qui voyage dans le temps ?

Que vaut Frequency, la série policière qui voyage dans le temps ?

  • par
  • 5 min read

Frequency Saison 1 Raimy - Que vaut Frequency, la série policière qui voyage dans le temps ?

Jusque-là, The CW se tenait relativement éloignée du territoire du procedural policier avec un twist. Le seul que la chaine propose sur son antenne est iZombie et l’on ne peut pas dire que, malgré ses qualités certaines, elle se soit imposée comme étant un hit.

Second essai donc, avec Frequency qui n’est pas l’adaptation d’un comic book cette fois, mais celle d’un film de Toby Emmerich datant de 2000 devenu plus ou moins culte avec les années. Le concept est légèrement revu et corrigé afin de donner le jour à une série policière.

Aux commandes du show, nous retrouvons Jeremy Carver qui a quitté Supernatural pour l’occasion. Cette fois, pas question de chasser des démons, mais un bon vieux tueur en série. Le twist étant que cela se passe sur deux lignes temporelles et que nos héros communiquent à travers les années grâce à une radio HAM.

À chaque épisode son indice

Nous avons ainsi Raimy Sullivan (Peyton List), détective à la police de New York qui, en 2016, aide son père Frank (Riley Smith), lui aussi détective, qui est mort en 1996. Après lui avoir sauvé la vie, Raimy est confrontée à une nouvelle réalité dans laquelle sa mère a été assassinée par le Nightingale killer. Avec son père, elle tente de stopper le tueur en série avant qu’il ne soit trop tard.

Chaque épisode de Frequency ou presque se concentre sur une piste concernant le tueur que les Sullivan, père et fille, suivent chacun de leur côté. Si cela ne les mène pas à leur cible, ils arrêtent en cours de route d’autres criminels.

Malgré l’aspect feuilletonnant animé par les enjeux importants pour les personnages, la routine est bien de mise et celle-ci ne pardonne pas.

Un tueur intouchable

Concrètement, les scénaristes de Frequency ont pour mission de combler le vide en attendant que le moment d’appréhender le tueur soit venu. Cela devient assez rapidement évident et même quelque peu pénible quand le remplissage se révèle être paresseux.

Pour nous occuper, l’intrigue s’appuie donc beaucoup sur l’idée que le coupable est à portée de main et que chaque indice peut mener à lui. Quand les Sullivan travaillent vraiment ensemble, l’illusion prend véritablement, mais les épisodes sont bourrés de distractions autant pour Raimy que pour son père.

51oRqL+BbmL. SL500  - Que vaut Frequency, la série policière qui voyage dans le temps ?
Price: 14,99 €
small orange - Que vaut Frequency, la série policière qui voyage dans le temps ?
Price Disclaimer

Frequency Saison 1 Frank - Que vaut Frequency, la série policière qui voyage dans le temps ?

Une famille décomposée

D’ailleurs, la plus grande d’entre elles que l’on nous propose dans cette saison de Frequency se trouve être les problèmes familiaux des Sullivan. Frank contemple l’inévitable dissolution de son mariage, tandis que Raimy doit vivre sans les siens maintenant que ses deux parents sont morts. Concrètement, la chasse au tueur est avant tout une mission pour sauver les Sullivan.

Imposer de tels enjeux motive très certainement, mais le traitement est étonnement redondant. Frank semble se heurter au même mur d’un épisode à l’autre, tandis que Raimy fait de même en ne cessant de croiser celui qu’elle devait épouser — et qu’elle ne rencontra pas, car c’est sa mère qui le lui avait présenté.

En tout cas, cela renforce le parallèle entre les deux lignes temporelles qui en souffrent alors, car cette connexion ne parait pas aider Raimy ou son père. De toute façon, tout le concept est assez abstrait.

La radio magique

La question du fonctionnement de cette communication à travers le temps est très peu abordée — sans résultat tangible, mais avec l’aide de Curtis Armstrong, ce qui n’est pas rien. Les scénaristes de Frequency ont cependant posé quelques règles assez vagues.

Raimy se souvient des différentes versions. À chaque fois que quelque chose change, elle en a connaissance. Malheureusement, cela n’est pas utilisé de manière très efficace. C’est regrettable, car c’est le seul accessoire intéressant et original qui découle de ce concept qui aurait gagné à réellement être exploré.

Flics et acteurs

Sur papier, Frequency a indéniablement les ingrédients qu’il faut pour faire fonctionner une série de ce genre. Le souci est que l’ensemble est étrangement moribond. Il faut dire que les scénaristes donnent peu de raison de s’investir dans Raimy et Frank, les deux n’étant pas les plus attachants qui soient.

Frank s’en sort mieux que sa fille dans le registre, Riley Smith jouant assez bien la carte du flic brisé qui s’accroche à ce qu’il a pour continuer à avancer. Par contre, Peyton List — et sa tendance à être relativement inexpressive — n’humanise pas assez Raimy, la réduisant à n’être qu’un rouage dans la formule.


Au bout du compte, Frequency avait des idées, mais elles n’étaient pas suffisantes pour élever un ensemble trop formaté qui a réellement peiné à captiver. Il aurait peut-être été intéressant de creuser toute l’histoire de la communication à travers le temps en parallèle de la chasse au tueur, mais ce n’est pas le cas. Résultat, le show s’affirme surtout comme étant une série policière basique qui ne tire pas profit de ce qui aurait vraiment pu faire sa différence.

Signalons pour terminer que, malgré l’annulation, la série a eu le droit à une véritable conclusion.

Déjà publiée en décembre 2016, cette article sur Frequency est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de la série sur TF1, ce mardi à 23h25.