C’est le 21 juillet 1969 que Neil Armstrong est devenue le premier homme à marcher sur la Lune lors de la mission Apollo 11. Nous célébrons donc le 50ème anniversaire de cet accomplissement ce week-end. Sur Critictoo, nous saisissons l’occasion pour nous retourner une fois de plus vers l’excellente mini-série HBO From the Earth to the Moon.
Récompensée par 3 Emmy Awards, dont celui de la meilleure mini-série, celle que l’on appelle en toute logique De la Terre à la Lune en français fut programmée en 1998 sur la célèbre chaine câblée américaine. C’était la première production de Tom Hanks pour le petit écran et la plus chère de l’Histoire à cette époque, puisqu’elle couta 68 millions de dollars.
Composée de 12 épisodes, From the Earth to the Moon nous parle du côté américain de la fameuse course à l’espace, débutant avec les programmes Mercury et Gemini avant de se tourner – dès le second épisode – vers Apollo.
Le résultat est ainsi proche du documentaire dans le sens où, même s’il y a de la dramatisation, les faits sont majoritairement respectés, la série a clairement un angle éducatif important aidé par le fait que des vétérans ont participé à son développement. En dépit de cela, et bien qu’il soit toujours appréciable d’apprendre des choses en regardant la télévision, il est surtout question de raconter une des plus grandes aventures humaines de notre temps.
Il n’est donc pas nécessaire d’avoir la moindre connaissance dans le domaine pour être tentée par From the Earth to the Moon. Cette mini-série est simplement un grand moment de télévision, et ce, en dépit du fait que l’accent soit mis sur l’accomplissement plus que sur les personnages. À quelques exceptions près, la majorité des acteurs apparaissent dans un ou deux épisodes au plus, car ce n’est pas réellement leur histoire, mais celle du programme. On enchaine donc les missions et, par conséquent, les astronautes.
C’est également un portrait de l’Amérique que l’on cherche à nous offrir. En particulier avec des épisodes comme 1968 – le quatrième. Entièrement en noir et blanc, il nous entraine dans cette année noire, évoquant les assassinats de Martin Luther King, Jr. et Robert F. Kennedy, la guerre du Vietnam ou encore les violentes manifestations qui touchèrent la convention démocrate de Chicago, sans oublier les avancés des russes dans cette course impossible vers les étoiles.
Dans la forme, From the Earth to the Moon n’était donc pas figée. La partie 5 se focalise par exemple sur les ingénieurs dans les coulisses qui, durant 7 ans, ont construit les véhicules qui ont permis l’alunissage, tandis que la suivante se concentre justement sur le voyage d’Apollo 11 et les premiers pas sur la Lune par Neil Armstrong (incarné par Tony Goldwyn). Ensuite, le 8ème épisode couvre la mésaventure d’Apollo 13 du point de vue des médias, évitant ainsi la redite avec le film de Ron Howard qui mettait en scène Tom Hanks. Pour terminer avec les exemples, il est aujourd’hui difficile de ne pas évoquer l’avant-dernière partie qui est intitulée The Original Wives’ Club et qui, comme on s’en doute, est consacrée aux femmes des astronautes.
From the Earth to the Moon se termina ainsi sur cette lancée, soit de manière inattendue. On a dès lors le droit à un faux documentaire qui couvre la fin du programme Apollo, le tout en parallèle avec l’histoire de George Melies (joué par Tchéky Karyo) alors qu’il réalise son film Le Voyage dans la Lune. Un hommage à ces visionnaires qui ont permis à l’homme de dépasser des frontières qui n’étaient pendant longtemps qu’atteignables par le biais de l’imagination.
C’est une conclusion atypique et à propos pour une mini-série de haute volée qui raconte une histoire importante de la meilleure façon qui soit, en mélangeant émotions et faits. From the Earth to the Moon est une belle démonstration de ce qui définit la télévision de haute qualité, entre un sujet pertinent et scénarisé avec soin qui est mis en valeur d’une manière irréprochable.
From the Earth to the Moon est disponible en France à la demande sur OCS.