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Séries Game of Thrones Game of Thrones – Kissed by Fire (3.05)

Game of Thrones – Kissed by Fire (3.05)

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Game of Thrones Saison 3x05 - Game of Thrones - Kissed by Fire (3.05)

Sandor Clegane affronte Lord Beric Dondarrion sous les yeux d’Arya. Robb Stark doit faire face à une trahison dans ses rangs qui va lui coûter cher. Ygritte pousse Jon à briser ses vœux. Stannis rend visite à sa femme et sa fille. Jaime et Brienne se retrouvent entre les mains de Lord Roose Bolton.

Après la fin marquante du précédent épisode, il n’y a rien d’étonnant à ce que Daenerys ne soit présente qu’une scène durant Kissed by Fire. La narration de Game of Thrones est, sur ce plan, devenu extrêmement prévisible. Qui plus est, si cela sert à montrer qu’elle possède le respect de ses nouveaux soldats, ce passage est avant tout là pour confronter Mormont et Selmy, leurs histoires, leurs trahisons et leurs fidélités.

Cela s’inscrit dans les grandes lignes qui définissent cet épisode de Game of Thrones où il est avant tout question des croyances de chacun et de son code moral et de conduite. Qu’importe que cela soit à un Dieu ou à un homme qu’ils répondent, les personnages trouvent majoritairement place dans un ensemble plus grand qu’eux qui légitiment la plupart de leurs décisions – inséparables de leurs passés.

Il n’y a pas meilleur moment alors pour entendre Jaime raconter son histoire à Brienne, surtout quand on voit ce qui se déroule à King’s Landing. Les Lannister se caractérisent par leurs valeurs familiales et autant dire que cela pèse particulièrement lourd. Avec le Kingslayer, cela est plus que douloureux, vu qu’il est défini par un acte de trahison bien plus complexe que cela. Le personnage gagne encore en zone de gris, continuant aux côtés de Brienne à évoluer et montrer différentes facettes de lui-même.

Tyrion et Cersei n’ont pas l’opportunité de se révéler plus, mais pour autant, les voir s’écraser devant leur père est suffisant en soi. Ces deux fortes têtes sont impuissantes face à Tywin, un homme qu’il apparait impossible à satisfaire. Quoi qu’il arrive, Les Lannister sont toujours au cœur de scènes très bien orchestrés. Au milieu, Sansa reste une victime des manigances politiques qui se trame, où Lord Baelish semble jouer un étrange rôle.

Qu’importe le front, les leaders doivent rassembler derrière eux. Daenerys a donc son armée prête à la suivre et les Tyrell misent sur le mariage pour divertir la foule. Robb Stark est quant à lui dans une position moins confortable, avec des hommes lui désobéissant. Le Roi du Nord reste un Stark et on le voit appliquer le code moral communiqué par son père, alors même que l’on pointe du doigt qu’il n’est pas un digne successeur. Il s’agit là encore de montrer ce que cela lui a coûté – et continue – de suivre justement l’enseignement de son père. La frustration se ressent, véhiculée de façon plutôt silencieuse.

Robb Stark n’est pas le seul qui se trouve dans une position insatisfaisante, c’est aussi le cas d’Arya, déçue par l’issue du combat entre Clegane et Dondarrion. Elle n’est pas très surprenante et ce qui compte avant tout est ce qui en ressort avec Le Lord of The Light, particulièrement présent au sein de ce Kissed by Fire. La relation entre la jeune Stark et Gendry prend aussi un tournant assez touchant ici, même si cela doit signer leur séparation. Comme dans le reste de l’épisode, il y est question de choix personnel – et Arya est une victime des décisions d’autrui la plupart du temps.

Au fond, il est surtout question de trouver par soi-même quelle route on veut emprunter, et au final quel maitre on décide de suivre volontairement. Cela implique des sacrifices, même si on ne peut pas dire que celui que doit faire Jon apparaisse franchement douloureux ou complexe – au contraire ! Ygritte le pousse donc à briser ses vœux et on peut regretter que l’épisode ne tende pas à mettre mieux en relief ce que cela signifie pour Snow. On passe trop peu de temps en sa compagnie pour que le show puisse vraiment exposer ses dilemmes intérieurs de façon inédite. Sur ce plan-là, la partie avec Robb se révèle mieux articulée. On peut espérer qu’un épisode en seconde partie de saison fournisse à Jon une opportunité de se détacher cette saison, mais rien n’est sûr. À ce rythme, de toute façon, il faut attendre qu’il revienne au Mur pour cela.

Enfin, on trouve une sorte de subtil écho aux actions de Jon à Dragonstone avec Stannis et son épouse qui est au courant de son infidélité, mais qui l’accepte pleinement y voyant l’intervention de son Dieu. La trahison prend multiples formes et interprétations ici, avec Davos qui lui, paie le prix de la sienne. Au milieu se trouve alors la fille de Stannis, Princesse Shireen, clairement cachée à cause de son physique et qui se révèle être extrêmement attachante. Elle symbolise parfaitement la double vision du monde, qui oscille entre beauté et noirceur, où la complexité se glisse empêchant de déterminer la véritable nature d’une personne par son apparence et ses actes.

Cet épisode de Game of Thrones joue donc avec les multiples histoires de ces personnages et de leurs convictions pour donner un sens à leurs actions et leurs croyances. La construction narrative, avec les multiples parallèles qui sont subtilement construits, fournit une autre couche de lecture qui permet alors de réellement maintenir l’intérêt – celui-ci étant plus ou moins variable en fonction des protagonistes et de l’attachement qu’on peut avoir avec eux.