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Séries Game of Thrones Game of Thrones : mariage royal (The Lion and the Rose – 4.02)

Game of Thrones : mariage royal (The Lion and the Rose – 4.02)

Game of Thrones saison 3x02 - Game of Thrones : mariage royal (The Lion and the Rose - 4.02)

Roose Bolton arrive à Dreadfort et découvre ce que Ramsay a fait à Theon. Bran poursuit son chemin de l’autre côté du Mur, alors que Melisandre ordonne la mort de plusieurs sujets de Stannis. À King’s Landing, le mariage approche…

Cette critique contient un énorme spoiler sur la fin de l’épisode.

Les deux premiers épisodes d’une saison de Game of Thrones ont une nature très introductive. Ils doivent le plus souvent présenter les nouveaux personnages et fournir les nouvelles directions pour les visages familiers, trop nombreux pour que cela soit fait dans son intégralité dans un épisode.

Le découpage choisi – soit le fait que la saison 3 n’a pas couvert tout le livre 3 – permet de briser quelque peu ce schéma. The Lion and The Rose poursuit bien entendu le travail de remise en place, mais celui-ci comprend aussi un évènement de taille qui, à l’image de The Red Wedding, vient changer les choses de façon radicale pour certains personnages. Dire que GRR Martin, qui signe d’ailleurs le scénario de l’épisode, a une relation bien particulière avec les mariages, n’est certainement pas trop se tromper au vu de la manière dont ces derniers se déroulent dans le show…

Avant de célébrer – enfin – celui de Joffrey Baratheon et Margaery Tyrell, nous allons retrouver d’autres joueurs. D’abord, à Dreadfort, la scène d’introduction en compagnie de Ramsay et Reek (ancien Theon Greyjoy) est là pour nous rappeler la cruauté du premier et l’état psychologique du second. Heureusement, Roose Bolton arrive et, comme la série nous a habitués, la relation père/fils est une énième extension des rapports de pouvoirs qui peut exister. L’arrivée de Bolton fournit un nouveau but à Ramsay, de même qu’il vient affirmer l’éclatement d’un royaume qui n’est pas prêt de trouver une forme de paix.

On retrouve aussi Bran de l’autre côté du Mur, en compagnie d’Hodor, Jojen et Meera. Il ne s’agit vraiment de rien d’autre que de reconnecter avec les personnages et le don du jeune Stark qui continue sa route – dans une direction très évidente. Il est plus ou moins de même à Dragonstone, où il est surtout question de nous rappeler comment Melisandre a imposé ses croyances religieuses, en utilisant la famille de Stannis pour faire le point sur la situation.

S’il n’y a donc pas la place de faire plus pour tous ces personnages, c’est que l’épisode, comme le titre l’indique, est occupé par un évènement de taille : le mariage d’un lion avec une rose. Si la première partie souffre d’un enchainement de scènes mal articulé entre King’s Landing et les autres lieux, l’histoire finit par s’installer durablement à la capitale pour que les évènements puissent être déroulés avec soin. Fête, tension et gêne se confondent grâce au comportement d’un roi égomaniaque et sadique. Derrière la caméra, Alex Graves met un point d’honneur à s’arrêter sur les différents acteurs, à saisir chaque opportunité pour nous montrer leurs expressions ; la satisfaction s’invite chez Joffrey et un peu chez sa mère, tandis que d’autres tentent du mieux qu’ils peuvent de maintenir les apparences (Sansa apparait figée pour éviter de craquer). Chaque échange entre personnages semble contenir tout un lot de sous-entendus sans fin où la critique, la méchanceté ou la menace est omniprésente. Le mariage, plus que jamais, est une parade, un simulacre de paix. L’union de Joffrey et Margaery est aussi fausse que tous les sourires qui peuvent s’échanger.

Maintenir les apparences se révèle être particulièrement difficile pour tout le monde, vu qu’il faut tourner autour de Joffrey sans offenser ce dernier. C’est un véritable exercice de style pour Margaery et quelque chose qui demande une retenue incroyable à Tyrion, qui deviendra une cible pour son neveu et participera alors à faire monter la tension d’un cran supplémentaire. On pourrait presque sentir les invités se retenir de respirer, se demandant comment va être désamorcé ce qui se déroule sous leurs yeux. Or, The Lion and The Rose opte pour mettre un terme à la comédie qui s’est installée depuis longtemps à King’s Landing au moment où elle atteint son apogée. Cela sera fait même avec une approche quelque peu théâtrale : alors que tous les regards sont tournés vers lui, Joffrey Baratheon meurt.

Enfin ! s’exclameront certains. L’évènement était tellement attendu que l’on peut mettre quelques secondes à réaliser qu’il est en train de se produire. D’une certaine façon, The Lion and The Rose aura pris soin de bien nous illustrer une dernière fois toute la cruauté dont était capable Joffrey. Bien entendu, le fait qu’il s’en prenne à Tyrion n’est pas anodin, et ne fait qu’accentuer le sentiment de haine qu’on peut avoir envers le personnage. Pire que tout, il ne peut même pas mourir en laissant Tyrion en paix !

En quelques minutes, des émotions conflictuelles émergent de la scène qui joue sur le sort du roi, la réaction de sa mère, ou encore les retombées pour Tyrion. Enfin, il est mort, mais à quel prix pour le royaume, à quel prix pour la famille Lannister ?

Si cet épisode de Game of Thrones a donc commencé de façon plutôt ordinaire, jonglant difficilement entre les personnages, il deviendra mieux articulé et plus captivant dès qu’il se pose à King’s Landing. Il atteint bien entendu son apogée dans son acte final. Les rapports de forces viennent de changer et il tarde de découvrir comment chacun va déplacer ses pions pour totalement exploiter cette conjoncture.