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Garrow’s Law : l’art du contre-interrogatoire (saison 2)

Garrow s law saison 2 - Garrow's Law : l'art du contre-interrogatoire (saison 2)

L’année dernière, nous faisions connaissance avec William Garrow, avocat aussi idéaliste qu’il sait être imbu de sa personne, exerçant sa profession à Old Bailey dans le Londres Georgien. Le twist de Garrow’s Law est bien évidemment d’être inspiré de la vie du pionner légal William Garrow, et d’être ainsi une série à la fois judiciaire et historique.

Les 4 épisodes composant la saison 1 (cliquer pour lire le bilan!) s’étaient exercés à nous introduire comme il se devait ses protagonistes et leurs dynamiques. Ainsi, William Garrow, aidé de John Southouse, est décidé à faire évoluer la loi, et dans l’exercice de ses fonctions, doit faire face au bien moins investi, mais tout aussi compétent Silvester, et plaider face à un jury prompt à la réaction et au juge Buller. Son travail l’a fait rencontré Lady Sarah Hill, pour laquelle il nourrit des sentiments dépassant l’amitié, mais qui ne peuvent aller au-delà de la courtoisie pour la simple et bonne raison qu’elle est mariée à Sir Arthur Hill, homme politique.

La série délivrait alors une bonne dose de plaidoyers et un peu de romance, tout en faisant le tableau d’une société du XVIIIe où le sens de la justice et du droit avait bien besoin d’être redéfini.

Tout ceci est fortement sympathique, et la quantité (soit 4 épisodes) possède une certaine force dans le sens où il est difficile de se lasser et d’éviter de trop tourner en rond dans le schéma développé par la série.

Force est de constater que Tony Marchant a de la ressource qu’il fait plaisir de voir être mise en scène, car la seconde saison de Garrow’s Law s’inscrit parfaitement dans la continuité de la première, tout en fournissant une formule plus sérialisée et une volonté d’illustrer des lois importantes autant que le travail que notre cher barrister a encore à effectuer.

Pour le coup, les épisodes prennent l’habitude de s’ouvrir sur la défaite de William Garrow, ce qui permet aussi de démontrer que Silvester n’est pas non plus un manchot – et crédibilise ainsi le dernier épisode. Garrow est un homme plein de convictions, déterminé à bousculer le système, non pas parce qu’il en a le devoir, mais pour une question de bien. Certaines lois sont tout simplement mauvaises. Il se frotte donc à des sujets graves (choisis avec minutie) comme l’esclavage, l’homosexualité, le mauvais traitement reçu par les marins britanniques, et pour terminer l’infidélité – dont il est l’accusé.

Oui, notre homme de loi est injustement accusé d’un crime qu’il n’a pas commis (trop juste qu’il est pour faire cela), une affaire qui va venir s’entremêler tout du long de la saison à ses autres dossiers. Cela aura des répercussions dans le tribunal, le sujet étant régulièrement utilisé contre lui pour le faire perdre, de même que cela fournira quelques occasions à Southouse de prendre un peu le devant de la scène, étant celui qui construit souvent les affaires. Malgré ce fait, le personnage manque encore certainement d’exploration, méritant plus que ce que la série se permet de lui offrir à ce stade.

Il faut dire que sur les devants, nous avons clairement William Garrow, qui a mis ses sentiments de côté pour Lady Sarah, après que celle-ci se soit chargée de lui faire comprendre qu’il ne pouvait entretenir qu’une relation d’amitié. Le couple Hill devient très rapidement un des moteurs de cette seconde saison, la jalousie et désillusion d’Arthur Hill le poussant à vouloir la destitution de sa femme et, car il n’y a pas de raison de s’arrêter en si bon chemin, la chute de Garrow.

En plus de fournir un véritable fil conducteur à l’ensemble des épisodes, nous avons là l’opportunité d’explorer les liens personnels de William et de Sarah, pour bâtir leur histoire autour de l’amour et de la loi. Les manipulations se jouant du côté de Sir Arthur Hill fournissent quant à eux un rythme non négligeable et reflète des principes et conduites d’époque tout aussi pertinente que l’idéalisme judiciaire de notre personnage principal.

Ainsi, après une première saison s’étant montré divertissante, Garrow’s Law trouve dans sa saison 2 une opportunité pour se révéler être bien plus et gagner en puissance. Il serait mentir que dire que toutes les affaires furent menées avec le même entrain ou possède la même force, mais ces 4 nouveaux épisodes ont fait plus que tenir leurs promesses et se sont révélé être plus que réjouissants.

Je termine sur une note informative, si je puis dire cela ainsi : pour en savoir plus sur les affaires qui ont servi d’inspiration à la construction des intrigues de la saison, vous pouvez vous rendre sur le site officiel de Garrow’s Law et vous trouverez avec chaque épisode des liens, ainsi qu’un texte de Mark Pallis, consultant historique sur la série.