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Séries Get Shorty : Un tueur désabusé à Hollywood (pilote)

Get Shorty : Un tueur désabusé à Hollywood (pilote)

Get Shorty TV Pilote - Get Shorty : Un tueur désabusé à Hollywood (pilote)

Il n’y a certainement pas autant d’adaptations de romans d’Elmore Leonard qu’il y en a de ceux de Stephen King. Malgré tout, l’auteur a un style qui se retrouve généralement de façon assez distinctive dans les séries (et films) basées sur ses œuvres.

Dans ce sens, il y a certaines choses que l’on pouvait attendre de cette seconde adaptation de Get Shorty qui a cette fois été scénarisée pour la télévision (pour la chaine Epix) par Davey Holmes — plus de deux décennies après le long métrage de Barry Sonnenfeld. Les deux se basant donc sur le roman de Leonard qui a été publié en France sous le titre Zigzag Movie.

Sur papier, l’histoire reste la même. Nous avons un homme de main de la mafia qui se rend à Hollywood pour un contrat et se retrouve dans le business du cinéma. Cela dit, vous pouvez déjà oublier l’entreprenant Chili Palmer de Miami, car la série s’intéresse à Miles Daly du Nevada — interprété par Chris O’Dowd.

Là où Get Shorty était une satire d’Hollywood où un criminel légèrement narcissique y trouve une place naturelle entre producteurs escrocs et stars excentriques, la série parait prendre une autre direction bien moins rafraichissante.

En effet, dès que l’on rencontre Miles Daly, on découvre qu’il a des problèmes dans son mariage, que son travail d’homme de main pour la mafia ne le satisfait plus et, globalement, qu’il est à deux doigts de plonger dans une profonde dépression. Le voyage à Hollywood ne va pas vraiment y changer grand-chose, mais il offrira une lueur d’espoir à Miles, même si celle-ci ressemble à un mensonge qu’il se raconte à lui-même pour se sentir mieux.

Naturellement, on est également introduit au monde hollywoodien, mais là encore on peut oublier Harry Zimm, car nous avons Ray Romano qui incarne à la place le producteur Rick Moreweather. De nouveau, le matériel d’origine est mis en partie de côté, car Rick est juste dépassé et un brin désespéré.

Concrètement, Davey Holmes nous offre une version de Get Shorty dénuée dans son introduction de l’énergie d’Elmore Leonard. Et de son incomparable talent pour l’humour noir, il reste seulement quelques tentatives paresseuses. Le tout n’est pas aidé par la photographie dont la tonalité amplifie le sentiment de désespoir qui habite les personnages.

Une fois que l’on arrive au bout du pilote, on sait ce qui anime Miles, mais cela semble être une voie sans issue que même Hollywood ne pourra pas sauver avec sa magie qui, de toute façon, est ici inexistante. Get Shorty ne risque pas de s’attaquer à l’aspect factice de l’industrie, car elle est dès le départ trop cynique pour cela.

Dénué de ce qui fait le style de Leonard et de l’ambition satirique de l’œuvre originale, ce pilote se propose donc de nous introduire à l’histoire d’un homme en perdition qui est prisonnier de son existence. La porte de sortie qu’il a choisie n’est guère engageante, et même Chris O’Dowd ne parvient pas à changer cela tant il semble lui-même de pas vouloir être là.

Get Shorty a donc du travail à faire pour convaincre qu’elle a quelque chose de pertinent à dire et qu’elle n’est pas simplement une histoire de plus au sujet d’un homme violent cherchant la paix au mauvais endroit.

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