Pratiquement deux ans après la saison 3, nous retrouvons Goliath pour ce qui est donc sa conclusion. Du temps a passé et le monde de Billy McBride (Billy Bob Thornton) a quelque peu changé. Il n’est lui-même plus vraiment l’homme qu’il était.
Quand cette saison 4 débute, nous faisons ainsi le point sur Billy alors qu’il est à San Francisco où il rejoint Patty (Nina Arianda) pour s’attaquer à une grosse entreprise pharmaceutique. C’est un nouveau Goliath à faire tomber et il n’y a pas de doute que le duo d’avocats va encore gagner. Cela dit, la question qui se pose est : combien cela leur coutera-t-il d’atteindre leur but ? La série nous a appris qu’ils ne ressortaient jamais indemnes d’une telle affaire.
Pour rappel, la saison 3 de Goliath s’est terminée avec Billy qui se faisait tirer dessus. Nous découvrons alors qu’ils souffrent toujours de ses blessures. La douleur est par ailleurs la thématique sous-jacente de cette saison 4, ce qui est mis en valeur par le fait que l’avocat affronte « Big Pharma » pour parler de l’épidémie d’opioïde qui touche l’Amérique. Les antidouleurs ont fait beaucoup de morts et il est temps de réclamer de comptes.
Suivant la même approche que la saison 3, Billy se retrouve face à Zax Pharma qui est surtout une affaire de famille avec le patriarche, George Zax (J.K. Simmons), qui a soif d’argent et de pouvoir. Il travaille avec son fils Dylan (Haley Joel Osment) qui doit prendre sa suite un jour et sa nièce Kate (Clara Wong) qui est la chimiste se chargeant de son produit phare. Leurs liens vont se compliquer alors que les trahisons passées vont refaire surface durant la crise.
Pour ne rien aider, Billy rejoint une firme également tiraillée par ses conflits familiaux — et Patty n’est pas non plus épargnée par tout cela. D’ailleurs, Billy lui-même ne parle plus à sa fille. Il la voit tout de même dans ses rêves. Ceux-ci sont chargés de sens, mais il rencontre des difficultés à bien les comprendre. Ils servent néanmoins à amplifier un des éléments esthétiques de la saison, puisque Lawrence Trilling — toujours showrunner et réalisateur — s’amuse à faire des références à des films classiques américains (comme Fenêtre sur cour ou encore Le train sifflera trois fois par exemple).
Ainsi, cette saison 4 de Goliath a ses particularités, mais suit un modèle bien établi. La recette fonctionne cependant mieux que dans la saison précédente, en grande partie parce que Billy se retrouve. Il a encore des moments d’égarements, mais la série nous entraine vers une conclusion optimiste à son sujet. Le reste est efficacement mis en scène avec des rebondissements réguliers, des excentricités qui ne sont pas trop déroutantes, des passages émotionnels qui se produisent à point nommé et des petites victoires qui sont aussi satisfaisantes que les grandes.
La fin du procès est quelque peu ridicule, mais pas celle de la série. Billy fait tomber un autre Goliath et nous plonge dans un peu trop d’idéalisme au risque de nous faire boire la tasse, mais cela est excusé par le fait que tout le monde a fait des sacrifices pour en arriver là.
Dans ce sens, la conclusion de Goliath sonne juste et elle laisse peu en suspens. La série n’a jamais été aussi efficace qu’en saison 1, mais cette saison 4 est certainement la meilleure qui a été produite depuis cette première. Nous laissons Billy alors qu’il va enfin de l’avant avec le sourire, une véritable progression qui ne rend pas ces adieux amers. La série aurait pu continuer, mais elle s’achève sans laisser de regret, ce qui est satisfaisant dans l’état.
La saison 4, comme les trois précédentes, est disponible en France sur Amazon Prime Vidéo.