Aller au contenu
Séries Autres séries Good Girls : et pour quelques dollars de plus

Good Girls : et pour quelques dollars de plus

good girls saison 1 - Good Girls : et pour quelques dollars de plus

Good Girls fut présentée comme une sorte de Breaking Bad au féminin pour son approche du monde criminel et sa façon dont des personnes ordinaires en viennent à jouer avec la loi. Si l’influence est parfois là, Good Girls parvient rapidement à trouver sa propre identité grâce à ses personnages, son casting et sa tonalité.

Mais, avant tout, de quoi nous parle Good Girls ? Beth (Christina Hendricks) est une mère au foyer qui apprend que son mari la trompe et est débordée par des enfants un peu turbulents. Sa sœur, Annie (Mae Whitman), est une caissière sans avenir qui fait face à son ex qui lui demande la garde exclusive de sa fille adolescente. Enfin, Ruby (Retta), leur plus proche amie, jongle entre les factures et les rendez-vous médicaux de sa fille malade. Elles sont toutes les trois aux abois et au point de rupture où toute opportunité est bonne à prendre pour s’en sortir.

Partant d’une blague d’Annie, elles décident de braquer un magasin pour pallier à leurs problèmes d’argent. Ce qui devait être quelques milliers de dollars se révèle être un demi-million. Bien sûr, les ennuis arrivent vite, les trois femmes n’étant ni des pros du cambriolage ni des maîtres du déguisement. Le trio se retrouve pris dans une spirale de criminalité qui ne se raccorde pas avec leurs vies de femmes.

Par son postulat de départ et l’enchaînement d’intrigues rapidement résolues, la série devient imprévisible dans ses choix. Cependant, on se doute que la plongée dans l’univers criminel et les problèmes de ces trois femmes ne vont pas s’arrêter en si bon chemin. Mais la manière dont elles vont être entraînées et le degré d’investissement qu’elles vont y donner sont des composantes que l’on découvre au fur et à mesure et c’est une bonne chose.

Ainsi, au bout de trois épisodes, l’histoire du braquage est presque déjà un souvenir alors que d’autres voies et d’autres motivations se dessinent en même temps que les personnages. Elles ne sont pas des génies criminels, ne veulent pas d’une fortune à leur disposition, seulement ce dont elles ont besoin. Pourtant, les obstacles rencontrés, en plus de les souder, les mènent à des choix étranges, loufoques, aux conséquences prévisibles, mais logiques.

Si l’angle comédie de Good Girls a tendance à rendre la situation moins tragique ou oppressante qu’elle ne devrait être, la série allie avec plus de succès que d’échecs drame et comédie. Elle parvient toujours à retranscrire le sentiment d’urgence ou de danger par une montée en pression au sein de chaque épisode.

Good Girls n’oublie pas que par la trajectoire de ses personnages, elle peut parler de l’Amérique d’aujourd’hui. Elle parvient à avoir un propos sur le consentement dans son pilote pour ensuite nous parler du problème du système médical américain grâce au personnage de Ruby et la condition de sa fille. Sans être ostentatoire (et tant mieux), la série légitime les actions de ces femmes sans oublier de glisser quelques blagues bien senties allégeant le tout.

Après quatre épisodes, Good Girls se révèle être un divertissement enthousiasmant auquel il manque peu pour être d’excellente qualité. En redessinant ses personnages secondaires, elle pourra montrer un potentiel encore plus engageant, déjà présent et porté par un trio de personnages et d’actrices impeccables.