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Séries Good Girls Saison 3 : Un trio criminel en manque d’idées (Sur Netflix)

Good Girls Saison 3 : Un trio criminel en manque d’idées (Sur Netflix)

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good girls saison 3 - Good Girls Saison 3 : Un trio criminel en manque d'idées (Sur Netflix)

Beth, Ruby et Annie ont commencé leur carrière de criminelles en tant que braqueuses de supérette dans la saison 1 de Good Girls.  Maintenant dans sa troisième saison (qui arrive sur Netflix en France), le trio fabrique ses propres billets. Si sur papier, cela sous-entend une évolution bien visible, à l’écran, les scénaristes ne cessent d’employer les mêmes rouages narratifs pour compliquer la vie de ces trois femmes au point de se répéter.

Cette nouvelle saison reprend alors que Beth (Christina Hendricks), Ruby (Retta) et Annie (Mae Whitman) pensent que Rio est mort. Une situation que l’on sait fausse et ce dernier ne va pas tarder à revenir dans leur existence – ou plus précisément dans celle de Beth. Entre les deux s’installent un conflit et une rivalité qui a pour conséquence de les éloigner et de pousser notre trio à réfléchir comment se débarrasser de lui pour être enfin libre.

Rio, en vérité, est  peu  présent et c’est un problème. Il apparait 5 minutes à l’écran pour donner des directives ou rappeler que ceci n’est pas un jeu et que toutes ces activités illégales peuvent conduire à la mort. Une problématique qui nous est plus que familière, vu que cela était déjà au cœur des deux précédentes saisons. Si Manny Montana ne rate pas  une occasion de tirer le meilleur parti de chacune de ses apparitions, et malgré une approche plus extrême, il est difficile de ne pas se dire que le conflit entre le trio et Rio est presque usité. Pire, toutes les tentatives de Beth pour se débarrasser de lui apparaissent stériles, l’équipe créative se refusant une seule seconde à nous laisser imaginer que sa disparition définitive pourrait être une véritable possibilité pour la série.

Du coup, on tourne en rond et, rapidement, Rio devient le représentant du problème qui affecte Good Girls. En somme, on change de décor – passant par exemple d’une concession de voitures à un commerce de spa – mais le reste est pareil. Les intrigues se répètent et s’étirent, jouant sur les mêmes ressorts pour créer du risque.

Beth continue de chercher à comment s’extirper du joug de Rio et faire fonctionner son mariage malgré les obstacles qui s’accumulent. Elle multiplie les entreprises qui lui reviennent plus ou moins fort à la figure, alors que sa sœur Annie se lance dans une thérapie pour se confronter à ses névroses pour tout simplement répéter, elle aussi, ses erreurs. On ne s’étonnera pas du phénomène, surtout avec Annie, bien qu’on regrettera la représentation un peu déplorable de sa thérapie et de sa relation avec l’homme en charge de l’aider. Il est presque comique que les scénaristes prennent quelques minutes pour nous signifier dans un épisode la difficulté à trouver un bon thérapeute, une tragique réalité, pour nous faire croire que celui que consulte Annie serait au-dessus du lot – ce qui est assez discutable. Dr Melfi, il n’est pas !

Reste Ruby qui traverse des moments difficiles avec son mari Stan, le couple devant retrouver une forme d’équilibre face aux bouleversements qui n’ont eu de cesse d’affecter leurs vies. Les décisions qu’ils ont prises ont affectées leur relation et cette saison 3 de Good Girls nous dépeint une traversée en eaux troubles pour un couple qui veut se battre pour préserver ce qu’ils ont de précieux, c’est-à-dire leur famille. C’est donc auprès de ces deux-là que les scénaristes nous donnent ce que la saison a de meilleure à offrir, en délivrant une intéressante illustration de l’influence morale que possède ceux qui nous entoure. De flic incorruptible, Stan a réévalué tout son système de valeur en étant confronté aux actions de sa femme, au même titre que leur fille est poussée à faire face à un monde injuste qui pousse des gens biens à commettre de mauvaises actions pour de bonnes raisons. Si Good Girls rencontre des difficultés à se renouveler, on ne pourra pas lui reprocher d’idéaliser à un moment ou un autre le mariage. Chaque portrait d’union dans la série est complexe et compliqué.

En bout de route, cette troisième saison de Good Girls (inachevée suite à l’arrêt du tournage provoqué par le COVID-19) nous confronte à une série qui a besoin de prendre des risques notables pour se renouveler, ou tout du moins de bouleverser ses dynamiques pour sortir du cycle dans lequel elle s’est coincée. Au fil de ses 11 épisodes, on a un peu trop souvent l’impression de faire un pas en avant, deux pas en arrière. Si notre trio phare a certainement acquis bien des compétences depuis le début, tout est fait pour l’empêcher de vraiment prendre son envol en accumulant les problèmes, et en répétant les mêmes erreurs. On peut donc espérer qu’elle rectifie le tir à ce sujet dans la saison 4 qui a été commandée.

La saison 3 de Goods Girls est disponible en France sur Netflix à partir du dimanche 26 juillet 2020.

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