La police est encore à la recherche d’Hugo Strange, alors que Gordon, Lucius et Bruce sont toujours prisonniers à Indian Hill. Les choses prennent rapidement un mauvais tournant pour la ville de Gotham lorsqu’un plan pour faire échapper les prisonniers de l’institut est mis en place.
À l’image de l’épisode de mi-saison Worse Than a Crime, Gotham délivre un épisode de fin de saison 2 qui manque de tension résultant d’un développement erratique des intrigues. Tout est pourtant fait pour que les enjeux soient élevés : des détenus maléfiques semblent être sur le point de s’évader, alors qu’une bombe est prête à exploser à l’intérieur d’Indian Hill. Le problème, c’est que l’ensemble ne se révèle pas passionnant. Le manque d’identité de la série refait ici surface, avec des interprétations qui oscillent entre l’absurde et le sérieux, sans jamais trop savoir quel côté choisir. On a dès lors beaucoup de mal à adhérer à ce qui se passe.
Les aventures de Bruce et Lucius n’arrivent pas non plus à nous emballer ; si leur opposition avec Nygma se montre sympathique, on reste dans l’inertie la plus totale. Ils retrouvent Gordon, qui est passé par un interrogatoire sous sérum de vérité – appelé, si vous le croyez, Honesty Serum. Gotham visait sans doute l’absurde et l’humour avec cela, mais tout ce que l’équipe créative réussit est de rendre le tout grotesque, et la résolution de l’intrigue est alors parfaitement dans le ton. Seule la relation entre Bruce et Selina paraît un tant soit peu crédible et réelle, et elle occupe malheureusement seulement deux minutes d’écran.
Je ne sais pas d’ailleurs quoi dire de toute l’intrigue avec le faux Gordon au commissariat. Entre la stupidité manifeste d’Alfred et de Bullock, le caractère absolument ridicule de l’imposteur et le fait que tout cela n’était fait que pour retarder le dénouement, tout ce pan de l’épisode se révèle horripilant, même au troisième degré. Au moins, Barbara continue sa rédemption et devient de plus en plus sympathique.
Si l’on y regarde d’un peu plus près, cet épisode 22 ne sert véritablement qu’à une seule chose : découvrir les méchants de la troisième saison. La Cour des Hiboux prend effectivement plus d’ampleur, même si elle reste encore dans l’ombre. Comme d’habitude, Gotham préfère le teasing de vilains iconiques, plutôt que de s’intéresser réellement à eux. Pour une série qui s’était renommée Rise of the Vilains puis Wrath of the Vilains, c’est légèrement ironique. Le cliffhanger représente également du Gotham pur jus avec des promesses d’aventures épiques… qui vont sans doute rapidement être gâchées au début de saison 3.
Comme Azraël, réincarnation de Theo Galavan, les meilleurs ennemis sont ceux que l’on connaît depuis un moment. Il n’est donc pas étonnant que le personnage le plus intéressant des derniers épisodes se révèle être Fish Mooney. Jada Pinkett Smith fait un retour remarqué, comprenant parfaitement l’univers dans lequel elle évolue, et son personnage constitue une menace instantanée pour le monde de Gotham.
Cette saison 2 possédait pourtant beaucoup de matériel pour développer de bonnes histoires. Hugo Strange est l’exemple d’un vilain réussi qui est laissé sur le carreau, devenant même assez pathétique dans cet épisode. C’est réellement dommage puisqu’il avait très rapidement su s’imposer comme une figure menaçante. Indian Hill et Arkham ont aisément représenté l’un des points forts de cette seconde partie de saison qui, quand elle le souhaitait, était capable d’être divertissante.
Gotham clôture donc sa saison 2 d’une bien mauvaise façon. On se rend compte qu’aucun réel travail scénaristique existe derrière tout ce qui s’est déroulé, et ce final ne peut dès lors décemment pas être bon. Fish Mooney, Selina et Barbara essayent tant bien que mal de remonter le niveau, mais avec un épisode qui se limite à nous proposer des vignettes de spectacle au lieu d’une histoire bien agencée, il n’est pas étonnant que Gotham échoue une fois qu’il faut terminer sa saison.
