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Séries Gotham : La quête de Bruce Wayne (2.13 & 2.14)

Gotham : La quête de Bruce Wayne (2.13 & 2.14)

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Gotham Saison 2 Episode 14 - Gotham : La quête de Bruce Wayne (2.13 & 2.14)

Depuis ses débuts, Gotham semble constamment raconter deux histoires à la fois. L’une est celle du monde cartoonesque incarné par d’excentriques vilains et un humour étrange ; l’autre concerne l’ascension de Jim Gordon au sein de la police de Gotham. Il en résulte un caractère dual qui empêche la série de réellement profiter au maximum de son potentiel.

A Dead Man Feels No Cold (2.13) et This Ball of Mud and Meanness (2.14) possèdent un point commun, en plus d’être des titres à coucher dehors : la recherche de Bruce Wayne du tueur de ses parents. Alors qu’il a enfin découvert l’identité de l’homme qui le hante depuis le début – aidé par une Selina réduite à un simple rôle d’appoint –, les enjeux devraient être à leur apogée. Le voyage de Bruce ne possède cependant pas énormément de poids émotionnel, les scénaristes s’intéressant davantage à l’action qu’au ressenti du jeune homme. Comme malheureusement trop souvent dans Gotham. Tout du moins, cela nous permet de revoir Alfred. Personnellement, ce dernier est mon personnage préféré, et le voir combattre est toujours un plaisir.

Dans This Ball of Mud and Meanness, Bruce affronte enfin le tueur de ses parents : la conversation se veut tendue, profonde et émouvante. Elle ne réussit pourtant jamais à s’élever, la faute à des dialogues qui font plus d’exposition qu’autre chose. C’est vraiment une occasion ratée pour la série de proposer autre chose qu’une simple relecture de l’histoire de Batman. À la fin de l’épisode, Bruce part vivre dans la rue avec Selina ; si l’idée est plutôt bonne, Gotham en fait encore mille fois trop, avec la voix off du jeune homme délivrant un discours se voulant profond sur une musique épique. Amateurs de finesse, passez votre chemin.

Lors de la reprise, Gotham avait réussi à se montrer pertinente et engageante, notamment dans sa partie dans l’asile d’Arkham. Embrassant totalement la folie de l’endroit et de ses protagonistes, les scénaristes avaient délivré une histoire qui faisait froid dans le dos. Dans ce diptyque, la donne n’est pas la même. A Dead Man Feels No Cold amène Mr. Freeze dans l’asile afin de sauver sa femme. Cet épisode clôture l’introduction du personnage dans l’univers de la série, le plaçant définitivement sur le chemin du mal, à grand renfort d’effets spéciaux très réussis. Le piège proposé par la police de Gotham met même Lee au centre des évènements – au grand dam de Jim ; si je me réjouissais de voir Morena Baccarin obtenir un rôle plus substantiel, je fus vite déçu. Gotham possède une galerie de personnages bien trop étendue, ce qui oblige les scénaristes à prendre des raccourcis, limitant les développements.

De la même manière, Hugo Strange est trop peu utilisé, notamment au sein de This Ball of Mud and Meanness, et c’est réellement dommage. B.D Wong met en effet ce qu’il faut de folie pour rendre le psychanalyste dangereux au premier coup d’œil. De plus, Oswald Cobblepot se retrouve réduit à un rôle secondaire dans cette storyline, profitant seulement de quelques scènes, qui n’ont d‘ailleurs pas grand intérêt. Il finit néanmoins par sortir d’Arkham à la fin de This Ball of Mud and Meanness, apparemment guéri de sa « folie ». Je suis content de voir que le Pingouin va désormais pouvoir reprendre ses habitudes, et je suis intrigué de la direction que va prendre la série.

Du côté de la police de Gotham, il existe sans cesse le même décalage entre Jim et Harvey. Alors que le second a tout à fait compris le monde dans lequel il évoluait – délivrant dès lors bons mots sur bons mots –, le premier se croit toujours dans la version super-héroïque de The Wire. Cela donne lieu à certaines scènes sympathiques mais empêche tout de même les deux partenaires de progresser dans une direction commune. L’arc de Jim semble coincé dans une boucle sans fin, entre disputes avec Lee, discours sur la loi et être toujours en retard par rapport aux agissements de Bruce.

Avec ce diptyque, Gotham retombe ainsi dans ses travers. Les scénaristes préfèrent se disperser en action inutile plutôt que de s’intéresser aux retombées émotionnelles. En outre, on remarque à nouveau le manque d’identité criant de la série. À tel point que je me demande si le changement que j’attends depuis une saison va un jour arriver.

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