Meredith aide Lexie à travailler avec Derek en lui apportant une tumeur au cerveau. April rencontre des difficultés à imposer son autorité sur ses collègues. Mark passe son temps en cuisine pour pallier au manque d’opération qu’il pratique. Alex et Cristina fuient les risques dans le bloc opératoire.
La bonne humeur règne au sein de ce nouvel épisode de Grey’s Anatomy au point que les rares enjeux médicaux peinent à inquiéter une seule seconde. Qui plus est, Poker Face semble là pour signifier comment l’être humain tend à éviter les confrontations, ayant alors pour intention non dissimulée de retarder l’inévitable : les bouleversements ou les futures crises inévitables.
En attendant, nous voilà donc avec un Mark frustré – en manque de sexe et d’opérations chirurgicales – qui prend son pied dans la cuisine, au point que Callie n’arrive plus à avoir un moment privé avec Arizona. Tout va bien ou presque dans ce trio parental qui donne le ton de Poker Face.
C’est tout l’inverse pour Cristina et Owen, le couple repoussant autant qu’il peut le moment où ils devront enfin se parler. L’idée de génie de l’épisode est alors d’interrompre leurs galipettes par Richard, qu’il s’agisse de lui entrant dans la pièce ou s’y trouvant déjà. L’ancien chef est définitivement en grande forme cette saison, libéré de beaucoup de pression (exception des problèmes de santé de son épouse) pour délivrer régulièrement de l’humour. Il ne passe pas d’ailleurs sur l’opportunité d’en savoir plus sur les essais menés sur ses souris, aux mains de Bailey, qui lui refuse l’accès.
Son duo avec Meredith fonctionne très bien, mais il faut aussi dire que la femme de Derek est rayonnante dans l’épisode, à jongler sur tous les tableaux. Entre sa façon de fournir le dossier médical à Lexie, sa voix qui monte pour pousser Bailey à accepter ses recherches ou encore les accouchements qu’elle mène, Mer a mis un peu d’ordre dans sa vie et profite d’un moment de répit bien mérité.
C’est plus difficile pour la très surmenée April qui, étape par étape, prend ses marques. Poker Face est donc là pour lui signifier qu’elle ne peut pas compter sur les relations qu’elle entretient avec les autres pour tirer quoi que ce soit, et l’autorité émerge de Kepner. La voir s’affirmer est au moins plaisant, même si cela aurait dû arriver un peu plus tôt.
D’ailleurs, l’épisode met en avant les angoisses de certains de ses protagonistes, à commencer par Cristina, qui fuit dans sa vie privée le conflit et refuse de prendre de trop gros risques dans la salle d’opération dans le but d’avoir un excellent dossier au terme de son année. Alex fait la même erreur, ce qui fait que les deux chirurgiens s’écrasent totalement à l’arrivée, paralysés par leurs doutes et leurs peurs. Une véritable leçon de vie.
Grey’s Anatomy continue dans la légèreté avec Poker Face, dont il ressort surtout une certaine absence de direction générale pour la plupart des personnages. C’est donc le quotidien des chirurgiens qui nous est délivré à un moment où ils tentent d’éviter les conflits ou préfèrent se voiler temporairement la face pour profiter de l’instant présent. Pour le coup, c’est exactement ce que fait l’épisode : il instaure une bonne humeur divertissante qui évite de trop se questionner sur la suite.