Cristina assiste le docteur Thomas dans une importante chirurgie cardiaque, alors que Meredith prend en charge une patiente victime d’un accident qui a entrainé des blessures similaires à ce qu’avait Lexie dans les bois.
Grey’s Anatomy se concentre entièrement sur Meredith et Cristina au sein de ce nouvel épisode qui continue à gérer les conséquences du crash. Les deux femmes sont géographiquement éloignées, mais elle reste les deux meilleures amies et passent donc du temps au téléphone, et affrontant le quotidien ensemble.
D’un côté, nous avons Meredith à Seattle qui doit jongler entre un cas médical qui fait écho à ce qui a causé la mort de Lexie et ses responsabilités parentales. Avec Derek temporairement absent, les choses sont forcément plus compliquées qu’à l’accoutumée. Pas facile d’être à la fois mère et chirurgienne, et Meredith tente alors de faire tout ce qu’elle a à faire. Sa place a officiellement changé à bien des niveaux, que ce soit dans le domaine privé ou professionnel, et elle doit prendre des décisions sans se laisser assaillir par ses émotions. Beautiful Doom montre encore une fois la capacité de Meredith à se relever de ce qui lui est arrivé et à affronter ainsi les tragédies de l’existence en évitant de se laisser emporter par les tumultes émotionnels.
De son côté, Cristina tente de retrouver une sorte de stabilité qui lui échappe, car en réalité, elle a plus fui qu’elle ne s’est reconstruite. C’est là que le docteur Thomas entre en jeu dans son rôle de mentor qui pousse la chirurgienne à embrasser de nouveau qui elle est. Il lui apporte autant d’un point de vue médical que personnel, Yang trouvant en lui quelqu’un qui n’a pas peur de s’exprimer sans pour autant lui dire ce qu’elle doit faire. Il sait qu’elle est blessée psychologiquement, et il faudra donc qu’elle perde encore quelqu’un pour retourner de là où elle vient. La série amorce doucement le retour presque inévitable de la chirurgienne au Seattle Grace.
Dans les deux cas, il y a une assez bonne gestion de la tension, avec l’intelligence de ne pas se reposer sur les mêmes ressorts. D’un côté, l’inquiétude nait de l’opération médicale, tandis que de l’autre, c’est l’avenir du docteur Thomas qui est réellement au cœur de l’histoire ; les patients ne sont qu’une excuse pour exploiter autant que possible la relation entre le vieux médecin et Cristina. Cependant, l’épisode n’évite pas dans les deux cas la répétition, insistant trop fortement sur les éléments clés. La fin, qu’importe avec laquelle on se trouve, apparait évidente passé un certain point, mais elle fonctionne, apportant la réflexion nécessaire pour mener Christina ou Meredith là où elles doivent aller. Par contre, le procédé sonore avec écho quand elles sont au téléphone ou qu’on les suit en parallèle, n’est pas très convaincant.
En se concentrant sur deux de ses personnages principaux, Grey’s Anatomy délaisse intelligemment des intrigues secondaires qui avaient tendance à affaiblir les précédents épisodes. Il y a alors tout l’espace pour revenir sur la vie après-crash de Cristina et Meredith, avec leur amitié habilement employée pour lier les deux histoires. Beautiful Doom est un épisode qui se montre touchant et sensible sans trop en faire.