Où va cette saison 13 de Grey’s Anatomy ? Au-delà des répercussions pour Alex suite à ce qu’il a fait à DeLuca, la série de Shonda Rhimes se prélasse dans une sorte de trivialité existentielle qui ne laisse pas entrevoir un ou des arcs pertinents pour les chirurgiens.
Il en ressort un étrange manque d’ambition pour une série qui a été capable de surprendre à plus d’une reprise par ses décisions narratives et sa volonté de continuer à se renouveler lorsqu’on ne l’attendait plus forcément. Peut-être est-ce beaucoup d’en attendre autant après seulement 4 épisodes, si ce n’était pour le fait que l’on n’avance pas de manière concrète pour la plupart des protagonistes.
Falling Slowly – titre de cet épisode – est là pour nous signifier la nécessité d’accepter ce qui est à venir pour avoir la possibilité d’être en paix. Savoir de quoi il retourne lorsque tout va mal apporte un soulagement, libère du poids de l’inconnu. L’avenir de Karev implique possiblement un séjour en prison, ce qui est loin d’être joyeux, mais ne pas se mentir permet au chirurgien coincé en clinique d’évoluer et de dépasser ces actions répréhensibles pour affronter sereinement les répercussions.
Il n’en est pas de même avec Meredith et Riggs dont le flirt n’a jamais été innocent. D’abord, car Maggie est toujours dans l’ignorance la plus totale et ensuite parce que cela pourrait bien avoir un effet sur le travail de la chirurgienne. L’alchimie entre les deux acteurs ne peut néanmoins pas dissimuler à quel point cette dynamique ne fait que tourner en rond ou presque depuis la reprise au point qu’il en devient plaisant de les voir se disputer malgré le peu d’effets concrets que cela a en vérité sur cette histoire.
On pourrait presque avoir la sensation que les scénaristes de Grey’s Anatomy avaient plusieurs idées en ce début de saison 13 et qu’ils ne savent pas forcément comment se dépatouiller d’une partie d’entre elles qui n’ont pas le résultat escompté. Il parait normal que la procédure judiciaire pour Alex prenne du temps, mais il est évident lorsque l’on voit DeLuca ou Jo dans cet épisode que l’impact que cela aurait sur eux n’avaient pas été pensé jusqu’au bout.
Transformer Maggie en une sorte d’adolescente incapable d’affronter une réjection sentimentale se révèle du même acabit, ce que cela signifie sur sa personnalité n’étant aucunement abordé de front par qui que ce soit.
L’équipe créative de Grey’s Anatomy cherche donc avant tout à mettre de l’ordre dans ses idées, à l’image de Jackson et April. Le duo incarne bien le problème général de ce début de saison 13, vu qu’ils ont convenus d’un arrangement qui n’a pas été clairement pensé jusqu’au bout. Ils parviennent à trouver au final une sorte d’équilibre qui, cependant, nous laisse encore dans le doute quant à où ces ceux-là sont censés allés. Voir un couple divorcé fonctionnel est au moins une bonne chose, Kepner et Avery étant peut-être même plus en phase séparé qu’ensemble.
Il va de soi que l’on peut prendre une décision hâtive et réaliser après tout ce qu’on ne sait pas, à l’image d’Amelia avec Owen. Ils ont tous les deux de nombreux squelettes dont ils ignorent l’existence et doivent ainsi s’exposer pour construire leur futur. C’est un angle réaliste qui n’est cependant pas traité avec le dynamisme et l’efficacité qu’on aimerait voir dans Grey’s Anatomy, la faute à une écriture qui est plus maladroite que naturelle et percutante.
Grey’s Anatomy se cherche donc clairement en ce début de saison 13, devant dérouler des intrigues qui n’ont pas forcément l’attrait voulu, piétinant à d’autres endroits et cherchant où aller avec d’autres personnages.