Il est temps pour Grey’s Anatomy de remettre de nouveau en question le fonctionnement de son hôpital. Et que dire à part : enfin !
Si c’est un procédé que les scénaristes emploient à intervalles réguliers, c’est bien pour aider le show à évoluer et modifier certains errements qui ont pris de trop grosses proportions pour être ignoré. Le moment où Alex n’a pas perdu son travail après l’attaque de DeLuca se présente comme un de ceux-là.
L’attachement à Karev fait qu’on souhaite le voir garder son travail tout en payant pour ses actions – avant tout, car on le connait, on sait ce dont il est capable ou non. Reste que voir Catherine venir pointer du doigt le fait qu’il ne devrait plus être un employé n’a rien de choquant, loin de là. Il est difficile de concevoir l’hôpital comme un lieu où DeLuca peut se sentir en sécurité.
L’intervention de Catherine est la bienvenue, car elle lance les enjeux qui manquaient terriblement à ce début de saison 13. Entre le comportement d’Alex et le retour de Leah Murphy après avoir finalement trouvé sa vocation, Roar – titre de cet épisode – nous mène à une conclusion pertinente sur l’évolution du Grey Sloan Hospital.
Drama oblige, les personnages dans Grey’s Anatomy font de nombreuses erreurs et ont la chance d’évoluer dans un environnement (fictif) dirigé par Richard Webber qui croit dans le fait d’octroyer une seconde chance. Cela est assez rare pour être souligné, même si dans le cas présent il est surtout question d’interroger sur comment l’hôpital en est arrivé à cette dynamique particulière ?
Le retour de Murphy vient mettre en perspective cet état de fait, celui-ci étant étrangement bienvenu. D’abord pour Pierce qui trouve ainsi une résidente talentueuse et déterminée, ensuite pour ses anciennes collègues – Arizona, Jo et Stephanie – qui vont toutes devoir se confronter à son évolution.
Nous n’en sommes cependant qu’à une mise en place, Roar étant un épisode de Grey’s Anatomy qui choisit de se tourner vers Alex et Amelia pour explorer ce qu’avoir une seconde chance signifie vraiment. Le premier s’affirme – comme souvent – dans le milieu médical, aidant une patiente enceinte (rencontrée dans la file d’attente au tribunal) à avoir la meilleure option possible. Les choix sont tous sinistres, mais l’idée qu’il y a possibilité de terminer sur une note heureuse malgré tout sert de moteur et permet d’appuyer sur les bons boutons sur un plan émotionnel.
Grey’s Anatomy retrouve au sein de cet épisode son talent pour utiliser ses patients et toucher juste, comme c’est le cas avec Amelia qui doit affronter ses traumatismes passés. Pour construire sa vie de couple, elle ne peut plus renier ses blessures ou laisser de côté ce passé qui l’a brisé.
Si la chirurgienne gagne à s’ouvrir sous nos yeux et montrer ses faiblesses, Owen se retrouve inexorablement dans une intrigue liée à son désir d’avoir une famille. Qu’Amelia le tienne à part n’est pas le problème, que les scénaristes coincent encore Hunt dans une situation compliquée de cette nature l’est par contre. Nous sommes loin de la problématique avec Cristina, mais y avait-il besoin de le marier de nouveau pour accumuler les obstacles sur ce sujet ?
Malgré le fait que Hunt n’est à l’évidence sur le point d’obtenir une bonne storyline pour lui-même, cet épisode de Grey’s Anatomy possède le bon équilibre entre ses patients et docteurs qui manquaient quelque peu en ce début de saison tout en nous laissant enfin voir des pistes précises pour la suite. Autant dire que, sans trop en faire, Roar permet à la série de reprendre des couleurs.