Cet épisode 13 de Grey’s Anatomy rebondit sur les évènements ayant pris place dans le précédent épisode, entre évolution sentimentale et révélation.
Pour faire simple : Betty/Britney a semé la pagaille dans la vie d’Owen et Amelia. Cependant, la seconde réagit avec une maturité impressionnante là où le premier a des difficultés à gérer ce qui arrive émotionnellement parlant. Il fut un temps où l’on n’aurait pas misé un kopeck sur Amelia pour incarner la voie de la raison, mais ce temps est officiellement résolu. Qui plus est, elle a l’intelligence de s’éloigner dès lors qu’Owen franchit une ligne qui pourrait tout faire imploser.
Néanmoins, les anxiétés qui consument le personnage ont du sens. Face à l’irruption des parents de Britney (interprétés par Jennifer Grey et Kyle Secor) qui découvrent avoir un petit fils, le chirurgien a peur de se voir retirer Léo. L’épisode met également en évidence qu’il n’a au final pas construit de liens avec la mère adolescente, à la différence d’Amelia qui, elle, voit la situation sous tous les angles et pense avant tout à ce qui doit être fait pour le bien de tous. Celui de Léo et de Betty compris. Les parents de la jeune fille n’ont pas une approche responsable, bien que présentée sous un beau jour. Le but est de ne pas réduire les problèmes d’addiction de Betty à ses parents, mais la dynamique familiale manquera de relief tant qu’elle sera absente.
Cela pose des bases pour une histoire semblant sortir de nulle part. Il manque encore bien des pièces au puzzle, mais la série amorce ici un travail pour donner à cette intrigue une véritable dimension humaine et émotionnelle, venant bouleverser la routine d’Amelia et Owen.
Cet épisode de Grey’s Anatomy se focalise par ailleurs avant tout sur les lignes morales qui existent et les conséquences qu’il y a à choisir de les dépasser ou non. Les actions de Betty ont des répercussions, comme celle d’Owen et comme celles de Teddy qui s’occupe d’une patiente entourée de son mari et de son meilleur ami. Cette partie médicale fait ainsi écho à sa propre expérience et au rôle qu’elle joue auprès de Hunt, mais avec pour but de continuer à émanciper Altman de sa romance avec Owen pour qu’elle puisse s’épanouir. Son retour dans la série est tellement connecté à Owen que les scénaristes ont passé plus de temps que nécessaire à la détacher de ce dernier. Cependant, l’alchimie que Kim Raver possède avec Greg Germann a fait bien plus pour eux que n’importe quel scénario et le duo fonctionne parfaitement.
Pour illustrer avant tout les conséquences que nos choix ont, les scénaristes de Grey’s Anatomy se tournent vers Maggie dont la patiente n’est autre qu’une ancienne camarade d’école de médecine qui lui a pourri la vie. La rage domine la chirurgienne, prise entre ses traumatismes passés et ses devoirs de chirurgiennes. Il est clair que Maggie fera ce qui est nécessaire, alors même que la patiente a pleinement conscience de la personne qu’elle était. La moralité de l’histoire est simpliste, mais cela permet sans conteste de remettre en avant pourquoi Maggie peut être émotionnellement si fragile — et le soutien moral qu’elle a pu trouver auprès de Meredith. Les deux sœurs ont quelques échanges ici qui nous rappellent une relation qui a définitivement été peu exploitée ces derniers temps.
Cette saison 15 de Grey’s Anatomy a donc établi un certain rythme de croisière qui est ainsi maintenu épisode après épisode. Les enjeux personnels trouvent un écho dans la vie des patients alors que se développent des problématiques pour les chirurgiens sur court et long terme. Avec toujours Alex Karev en chef qui fait, on est bien d’accord, du bon boulot !