Suite à une opération qui a très mal tourné, le monde de Calllie est mis sens dessus dessous quand elle est poursuivie en justice pour erreur professionnelle. Son père arrive pour la soutenir, alors qu’elle revient sur la façon dont son mariage s’est effrité en parallèle du cas médical.
Cette saison 10 de Grey’s Anatomy a privilégié jusque-là les développements de toutes les intrigues en même temps. Seulement, ce procédé a certainement ses limites et à un moment ou un autre, il faut offrir de l’espace à une storyline pour qu’elle puisse réellement évoluer et se doter d’une réelle intensité émotionnelle.
C’est clairement le but de Sorry Seems to Be the Hardest Word qui tourne les projecteurs vers Callie au moment où tout va mal dans sa vie. Elle est poursuivie en justice pour erreur professionnelle, après qu’un patient, ancien champion olympique de snowboard, a perdu ses deux jambes. À coup de flashbacks, on nous révèle donc comment cela s’est produit. Il est légèrement regrettable de ne rencontrer le jeune homme en question qu’ici. Si la construction narrative s’y prête sans difficulté, il reste au début difficile de ne pas avoir la sensation que si cela avait été introduit plus tôt, la situation se serait dotée d’une ambivalence supplémentaire.
Le cas, en grande partie, est là pour faire un parallèle avec la dégradation de la relation entre Callie et Arizona. Les scénaristes de Grey’s Anatomy décident de réécrire légèrement l’histoire en nous révélant une partie inconnue à ce jour : les deux chirurgiennes ont tenté d’avoir un deuxième enfant, sans succès. L’information semble sortie de nulle part, une volonté d’ajouter une couche supplémentaire à une crise maritale dont on pensait posséder toutes les données. Est-ce que cela change quelque chose ? Au fond, pas vraiment, les deux femmes ayant déjà pris leurs décisions et commises leurs erreurs, la possibilité d’un autre bébé ne modifiant pas cela, c’est juste un autre drame, une autre difficile épreuve à rajouter à la liste.
On peut dès lors reprocher avant tout à l’équipe de ne pas avoir mieux préparé le terrain menant à Sorry Seems to Be the Hardest Word. Malgré cela, l’épisode en lui-même se révèle être plutôt satisfaisant, permettant à Sara Ramirez de faire monter les enjeux sur un plan sentimental. Les notes d’humour et les moments de tragédies ont la possibilité de s’épanouir et de fonctionner. Le procès est une opportunité pour pousser le personnage à se confronter à sa situation actuelle, aux décisions qu’elle a prises et à la nécessité de progresser. Le retour du père de Callie est aussi bienvenu, crédibilisant la situation, malgré le fait qu’au final, il se transforme en un accessoire scénaristique au profit de la relation Callie et Arizona.
Cette dernière occupe sans conteste une place importante dans cet épisode. Les deux femmes ont été éloignées récemment et pas mal de questions sont restées en suspens, une situation qui ne pouvait pas être éternelle, mais qui avait besoin d’un coup de pouce pour être débloquée. C’est donc ce qui va se passer ici, le procès et le retour sur la vie de couple des deux femmes servant à nous mener à la décision finale de Callie et faire un pas en avant. Il y a encore beaucoup à faire, mais nous quittons enfin le statuquo qui avait été installé.
Bien qu’imparfait, Sorry Seems to Be the Hardest Word se distingue dans cette première partie de saison en se tournant vers Callie. Cette mise en avant permet de faire une pause sur les autres intrigues, mais aussi de fournir une véritable progression à tout ce qui touche la doctoresse avec la possibilité de doter lesévènements d’une plus grande force émotionnelle.