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Séries Hannibal Hannibal : Destructeur et créateur (Kō No Mono – 2.11)

Hannibal : Destructeur et créateur (Kō No Mono – 2.11)

Hannibal 2x11 - Hannibal : Destructeur et créateur (Kō No Mono - 2.11)

Margot révèle à Will qu’elle est enceinte. Hannibal utilise cette information pour manipuler Mason Verger. Alana comprend que quelque chose se passe, mais elle ne sait pas quoi ou qui croire quand le corps de Freddie Lounds est découvert.

Même s’il y avait matière à décrypter le double jeu de Will jusqu’ici en ne perdant pas de vue ce qu’il cherchait à accomplir quand il retrouva sa liberté, cela commençait tout de même à devenir vraiment trop cryptique. C’est probablement quelque chose que les scénaristes d’Hannibal ont réalisé et, pour donner un sens à toutes les métaphores et autres allégories qu’ils nous assènent désormais sans interruption, Alana prend les commandes et pose les bonnes questions.

Soudainement, elle redevient véritablement pertinente, voyant enfin à travers les mensonges qui remplissent son univers. Néanmoins, il faut patienter jusqu’à la fin de l’épisode pour apprécier ce qu’elle apporte réellement. Kō No Mono joue en attendant sur les mêmes cordes que Naka-Choko, jonglant entre les manipulations d’Hannibal, les doutes de Will et les Verger.

Ces trois axes se croisent d’ailleurs ici de manière détonante. Il faut dire que Michael Pitt entraine Mason dans ses excès de façon étrangement jubilatoire et malsaine. Cela dit, le plus réjouissant vient une fois de plus d’Hannibal. Celui-ci pratique son art du meurtre par procuration comme un maitre, appuyant sur tous les boutons qu’il faut pour faire avancer ses pions. Au moment où Mason célèbre son père qu’il prétend égaler, il est difficile de ne pas avoir l’impression qu’il décrit son psychiatre qui est justement en train de lui donner une éducation à sa manière.

C’est d’ailleurs un rôle qu’Hannibal semble chercher à incarner. Il évoque avec Will la paternité d’une telle manière qu’il apparait évident qu’il voit dans son patient/ami un fils qu’il aide à grandir. De plus, quand Abigail revient dans la conversation, toute cette idée est poussée encore plus loin et révèle en partie pourquoi Hannibal se comporte comme il le fait.

Kō No Mono n’y va donc pas avec légèreté sur la partie analyse psychologique, bien au contraire. On se retrouve dès lors de nouveau noyé dans les doubles sens, mais la confusion ne prend pas le dessus, Will paraissant être plus au contrôle que jamais. À cela s’ajoute le parcours d’Alana qui permet à l’épisode de tourner une page notable, nous offrant la clé qui sert à décrypter les récents évènements. Bien entendu, Bryan Fuller et son équipe jouent une fois de plus avec des éléments de l’œuvre de Thomas Harris pour brouiller les pistes, mais ils finiront heureusement par lever le voile de doutes qui était devenu une part importante de cette demi-saison.

On peut toutefois regretter que toutes les manipulations aient encouragé la mise en retrait de certains personnages, Jack en particulier. Le voir si peu a tendance à rendre plus qu’évident son rôle dans l’histoire. Pour maintenir intacte l’atmosphère opaque dans laquelle Will évoluait, Jack ne pouvait pas venir poser les questions pertinentes que l’on attendait de lui. C’est dommage que cela fut traité de la sorte, mais on peut espérer qu’à l’approche de la conclusion de la saison le FBI retrouve une place de choix.

En tout cas, plus que jamais la relation entre Will et Hannibal apparait comme étant massivement destructrice. Ces jeux de manipulation continuent indéniablement à fasciner, même s’il faut admettre à ce stade qu’il est appréciable de voir Alana ajouter une perspective nouvelle à ce qui se passe pour mieux nous expliciter ce qui était tellement sous-entendu qu’il devenait difficile de savoir où on devait se placer. La conclusion de cette seconde saison apparait ainsi plus proche que jamais et l’histoire devient vraiment plus intéressante que jamais.

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