Un tueur utilise le corps de ses victimes pour en faire des instruments de musique. Hannibal découvre par l’intermédiaire d’un patient qui est le responsable. Will s’immerge dans son investigation, mais des hallucinations viennent le dérouter.
L’amour et l’amitié chez les psychopathes, un sujet assez original que cette saison d’Hannibal développe également de manière unique. Ainsi, après avoir offert au Dr Lecter une plus grande mise en avant, il se retrouve à partager à parts égales un épisode avec Will. L’idée étant clairement d’utiliser cet équilibre pour créer un parallèle entre les deux personnages afin de montrer que, même s’ils sont différents dans leur approche, ils sont fondamentalement similaires au fond d’eux.
Cette fois encore, c’est par le biais de Franklin, le patient voulant devenir proche du psychiatre, que l’on trouve notre point d’entrée. Son ami Tobias est le serial killer de la semaine, ce que l’on nous dévoile d’ailleurs sans tarder pour éviter que le déjà troublé Franklin apparaisse complètement perdu dans ses illusions. Il est également mis en avant sans trop de détours que le tueur cherche à communiquer avec Lecter. C’est la partie la plus poussive de l’intrigue qui, heureusement, dérangera légèrement Jack en fin d’épisode.
Malgré le fait que la connexion soit bien trop pratique d’un point de vue narratif, elle est utilisée avec une certaine habilité, puisque les scénaristes jouent avec la recherche d’amitié d’Hannibal pour manipuler les apparences. Ainsi, la rencontre entre les deux prédateurs pouvait prendre n’importe quelle tournure. L’élément qui fera une différence est Will.
Celui-ci se rapproche d’Alana dans le but de trouver la paix et la stabilité qu’il recherche. Cette possible romance est suggérée depuis le début de la série et il n’est pas étonnant qu’elle soit dès lors développée. Par contre, Will y apporte une perspective assez honnête et égoïste qui tend à donner l’impression que cette relation est surtout destinée à n’être qu’une rustine pour ralentir la dégradation de sa santé mentale.
Cet angle est étrangement ce qui rapproche Hannibal et Will. Ils sont attirés l’un vers l’autre, car ils se comprennent. C’est probablement la chose la plus déroutante à saisir et, à cet égard, l’utilisation de la psychiatre de Lecter est impeccablement accessoirisée pour tout expliciter. Il est cependant un peu dommage que Gillian Anderson n’ait pas plus à faire, mais certains dialogues à double-sens suggèrent qu’elle pourrait ajouter un plus à l’histoire d’ici peu.
En tout cas, Fromage est une fois de plus un épisode très bien exécuté. Peut-être trop insistant sur les thématiques explorées, le scénario possède des twists intéressants et parvient à faire grimper progressivement la tension jusqu’à prendre de court en laissant la violence s’intensifier de manière franche. Il s’agit clairement d’un élément déclencheur pour la suite de l’histoire, mais il n’est pas évident de déterminer dans quelle mesure pour l’instant.
L’important est certainement pour le moment que la relation entre Hannibal et Will est de plus en plus solide, ce qui ne fait qu’amplifier son côté intrigant et malsain. C’était probablement le but recherché et, même si cela aurait ici pu être atteint de manière moins directe, il est difficile de ne pas commencer à sentir la fin de saison qui se profile à l’horizon, et elle s’annonce intense.