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Hannibal : grande cuisine (saison 1)

Hannibal Saison 1 - Hannibal : grande cuisine (saison 1)

L’agent Crawford du FBI recrute Will Graham, un profiler qui possède un don particulier qui lui permet d’aider à la capture de criminels. Cependant, Will est psychologiquement fragile et il est, pour poursuivre ses activités policières, suivi par le Dr Hannibal Lecter avec lequel il développe une relation amicale.

Création littéraire de Thomas Harris qui a déjà conquis le cinéma, Hannibal Lecter débarque sur le petit écran sous la direction créative de Bryan Fuller avec une première saison composée de 13 épisodes qui furent diffusés sur NBC.

Loin de l’image du tueur en série enfermé, Hannibal nous présente le personnage (interprété par Mads Mikkelsen) alors qu’il est un psychiatre reconnu ; il va se retrouver à assister Will Graham (Hugh Dancy), un profiler de talent qui possède une grande empathie et une imagination très vive qui l’aide à entrer dans la tête d’un criminel. Il est alors une aide précieuse pour Jack Crawford (Laurence Fishburne) et son équipe dans leur traque de meurtriers qui ont un sens développé de la mise en scène.

Dès lors, le show se distingue par son esthétisme, où la scène de crime se transforme souvent en une forme d’art. Le tueur s’exprime par ses crimes et Will est là pour capter ce qu’il cherche à dire. Très vite, Hannibal démontre qu’elle n’est pas vraiment intéressée par la simple poursuite du criminel, mais qu’il s’agit avant tout d’utiliser ses actions pour explorer la nature humaine et surtout la psychologie des personnages.

Une enquête aide ainsi à en apprendre plus sur Will qui est comme une bombe à retardement ; l’exploitation de ses capacités menace de se retourner contre lui et de l’entrainer dans une direction de laquelle il ne pourra jamais revenir. Hannibal Lecter est là pour éviter que cela ne se produise – du moins, en apparence, car le jeu mené par le psychiatre est complexe.

Les scénaristes vont tout du long exploiter le fait que l’on sait que Lecter est un tueur et cannibale. Au lieu de simplement réduire le personnage à ses meurtres, Hannibal orchestre une relation d’amitié entre le psychiatre et le profiler, qui aide alors à explorer plus profondément les motivations de l’un et de l’autre. Que ce soit dans la mise en scène ou les dialogues, le double jeu ou les sous entendus se font légions dans le show dès qu’Hannibal est dans une pièce ; les scénaristes construisent les échanges autant autour de ce que savent les protagonistes que de ce que connait le téléspectateur.

La série se révèle particulièrement immersive,  véhiculant une ambiance qui sait être glaçante, mais qui n’est pas dénuée d’un certain humour noir. Les repas en compagnie du Dr Lecter se transformeront souvent en moment de comédie, grâce à de multiples jeux de mots orientés sur la viande qui se trouvent dans l’assiette.

Cette approche humoristique sera plus que bienvenue, car Hannibal s’expose dans sa première saison comme un show intensif et complexe, que ce soit dans son orchestration ou dans le développement de ses protagonistes. Elle n’explicite pas bêtement où elle va, au contraire, elle dissimule quelque peu, à l’image de celui qui donne son titre à la série, ses intentions premières pour mieux développer les rapports humains qui font évoluer l’histoire.

Cette saison 1 d’Hannibal s’est alors reposée sur la relation entre Will et le Dr. Lecter pour mettre en scène la lente chute du profiler qui se devait de sombrer pour voir de nouveau clair. Ce n’est pas, au départ, la chose la plus évidente qui soit, et le cheminement pour y venir fut magnifiquement orchestré.

Avec sa première saison, Hannibal s’est donc révélé fascinante sur tous les plans, autant visuel que psychologique, pour s’imposer comme une véritable réussite. Dans l’univers culinaire, c’est ce qu’on appelle de la grande cuisine.