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Séries Hap and Leonard enchainent joyeusement les mauvais plans dans une saison 1 détonante

Hap and Leonard enchainent joyeusement les mauvais plans dans une saison 1 détonante

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Hap and Leonard - Hap and Leonard enchainent joyeusement les mauvais plans dans une saison 1 détonante

SundanceTV est une chaine sur laquelle les auteurs indépendants à leur place et il n’y a pas vraiment plus indépendants que le duo Nick Damici/Jim Mickle. Après Cold in July avec Michael C. Hall, ils adaptent donc un autre roman de Joe R. Landsdale, mais ils se tournent cette fois vers la télévision.

Hap and Leonard est donc basé sur Savage SeasonLes Mécanos de Vénus – qui est le premier d’une série (toujours en cours) de livres consacrés à un duo atypique qui a un don assez développé pour se retrouver dans les pires ennuis.

Ces derniers ne sont pas nécessairement difficiles à voir venir, en particulier quand c’est Trudy (Christina Hendricks) qui les emmène. Néanmoins, son ex-mari Hap Collins (James Purefoys) préfère croire que les choses pourraient bien tourner cette fois. Heureusement pour lui, son meilleur ami, Leonard Pine (Michael K. Williams), ne compte pas le laisser se faire piéger.

Malgré cela, rien n’y fait, Hap et Leonard vont tomber dans tous les panneaux se trouvant sur leur route, ponctuant cette première saison d’une manière détonante.

Avec son intrigue qui nous balade dans le Texas des années 80, ses hippies qui veulent changer le monde et ses tueurs aussi excentriques que dangereux, cette première saison de Hap and Leonard ne manque certainement pas d’ingrédients colorés. Ceux-ci se mélangent dans une ambiance noire et pulp qui envoute autant qu’elle surprend.

Il faut dire que Damici et Mickle ont savamment découpé leur récit de manière à faire plus que raconter les mésaventures d’un duo atypique qui ne semble jamais avoir de chance. Ils cherchent en effet à dépeindre une culture ou, disons plutôt, un clash entre cultures et idéologies.

Rien ne caractérise mieux cela que l’amitié improbable entre Hap Collins, un ancien objecteur de conscience, et Leonard Pine, un afro-américain gay vétéran du Vietnam. Ils paraissent avoir peu en commun, mais explorer l’origine de leur relation se révèle être le fil rouge le plus déconstruit et le plus captivant que cette première saison nous offre.

Cette partie est néanmoins enfouie au milieu d’une dense exploration d’une Amérique en transformation grâce à la rencontre entre des hippies sur le retour qui refusent de laisser les idéaux des ‘60s là où ils devraient se trouver et le capitalisme reaganien des ‘80s.

Hap and Leonard n’est pas pour autant une série dénuée de charme, bien au contraire. On pourrait même dire que la touche de romantisme qui prend occasionnellement le dessus – baigné dans une mare de nostalgie – contrebalance assez bien la violence qui finira par prendre les devants.

C’est en effet une première saison qui ne cesse d’opposer des contraires, à l’image de ses héros. En six épisodes, il y a donc toujours un conflit qui germe quelque part, mais le récit s’avère être incroyablement bien maitrisé et ne dérive jamais.

Aidée par un casting de vétérans et sublimé par la réalisation de Jim Mickle (et temporairement de Nick Gomez), Hap and Leonard ne manque ni de style ni de verve, et se révèle être à la fois plus touchante et plus divertissante qu’elle avait besoin de l’être pour mériter qu’on lui donne une chance. Une belle réussite donc.

Cette saison 1 de Hap and Leonard débute ce jeudi 2 juin 2016 sur Sundance Channel France.