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Séries Hard Sun saison 1 : La fin du monde version british

Hard Sun saison 1 : La fin du monde version british

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hard sun saison 1 - Hard Sun saison 1 : La fin du monde version british

Papa de l’excellente série Luther, Neil Cross nous revient avec Hard Sun, série policière pré-apocalyptique sombre et violente de BBC où Londres n’a jamais été aussi menaçante.

Dans cette saison comprenant 6 épisodes, nous suivons Charlie Hicks (Jim Sturgess) et Elaine Renko (Agyness Deyn), 2 deux flics au passé trouble qui sont contraints de faire équipe. Lors de leur première enquête sur ce qui semble être un suicide, ils apprennent l’existence d’une menace non identifiée qui causerait l’extinction de l’humanité d’ici cinq ans.

Un concept intrigant, mais mal exploité

Très vite, Hard Sun se retrouve face à un choix : être un thriller conspirationniste ou embrasser sa part de science-fiction. Neil Cross choisit la sécurité et opte donc pour le thriller.

C’est un parti-pris qui se défend et qui aurait pu donner quelque chose de réellement intéressant. Dans les faits, la série est plus proche du drame intimiste et de l’étude de personnages quitte à frustrer et en oublier son propre concept jusqu’aux dernières minutes de l’épisode final.

Hard Sun est aussi un bon exemple de production dépassée par ce qui avait l’air d’une bonne idée. La gestion de l’annonce publique – trop vite expédiée – de l’apocalypse n’est pas crédible un seul instant. On assiste à peu de réactions des foules, et les rares qui sont portées à l’écran touchent un nombre très réduit de personnages. S’intéresser à l’émergence d’anarchistes isolés aurait dû remonter le niveau, mais leurs personnalités sont difficiles à cerner et, en définitive, peu vraisemblables. Manque de moyens, de figurants ou mauvaise gestion du scénario, la série peut trouver de nombreuses excuses, mais il n’en est pas moins dommage de voir autant de potentiel gaspillé.

Un travail d’ambiance et une histoire humaine

La série peut néanmoins compter sur son visuel incroyable. Sans surprise, on retrouve l’image froide et épurée qui fait le charme des thrillers britanniques. Globalement simpliste et concentrée sur l’essentiel, la réalisation se permet ponctuellement quelques fulgurances, proposant des plans-séquences impressionnants ou des séquences en accéléré bien maîtrisées. Très violente et viscérale, la série sait nous faire ressentir la force des coups, allant souvent jusqu’à faire naître un malaise. Très soignée, Hard Sun s’attèle grâce à tout cela à retranscrire au mieux l’état d’esprit de ses héros, point central de la série.

Hicks est un inspecteur en froid avec sa hiérarchie, suspecté d’être responsable de la disparition de son ancien coéquipier et en roue libre dans sa vie privée. Renko ne vit que pour son job, et tente de renouer avec un fils atteint de troubles mentaux qu’elle n’a pas élevé. Pas trop stéréotypés, mais finalement un peu quand même, les deux partenaires vont connaître une évolution prévisible et relativement linéaire. Leur manque de complexité sous-jacente est cependant comblé par le talent du duo d’acteur qui nous emporte dans leurs histoires et apporte beaucoup de nuances bienvenues.

Un final bâclé et qui laisse perplexe

Étant donnée la construction de la saison, Hard Sun se devait de frapper fort lors de sa conclusion. Après visionnage, le résultat est mitigé. Le sentiment général qui se dégage du dernier épisode est que tout est extrêmement brouillon et que l’équipe créative ne sait pas où elle va. La fin sort de nulle pas. Un trait est tiré sur la quasi-intégralité des intrigues et trop de nouveaux éléments sont introduits, sans explication et sans subtilité.

Le plus frustrant est qu’aucune histoire n’est vraiment bouclée. Qu’est-ce que « Hard Sun » ? Que va devenir le fils de Renko ? Je suis la première à apprécier les mystères imbriqués, l’absence partielle de réponses et les bons retournements imprévisibles, mais tout est ici poussé à l’extrême.


Au final, cette première saison de Hard Sun donne l’impression d’une énorme introduction en posant lentement le contexte social et les personnages principaux. La forme rattrape clairement le fond et rend le tout honorable, mais pas réellement brillant. Le scénario, bien que bancal, nous laisse encore le droit d’espérer des améliorations pour la suite – si suite il y a. On retiendra pour l’instant une belle histoire mère-fils, des scènes magnifiques et de quelques bons concepts de SF à développer.

Cette saison 1 de Hard Sun est diffusée sur Canal+ à partir de ce dimanche 18 février à 21h00.