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Séries Harlots Saison 3 : Le sens de la survie au féminin

Harlots Saison 3 : Le sens de la survie au féminin

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Harlots saison 3 - Harlots Saison 3 : Le sens de la survie au féminin

Attention, cette critique contient de gros spoilers sur cette troisième saison de Harlots. Lisez à vos risques et périls !

La fin de la saison 2 de Harlots (diffusée en France maintenant sous le titre Filles de Joie) nous promettait une inévitable redistribution des cartes pour la troisième saison. Pour rappel, Margaret Wells (Samantha Morton) était considérée comme morte à Londres et envoyée en Amérique, alors que Lydia Quigley (Lesley Manville) se retrouvait enfermée à Bedlam, le fameux hôpital psychiatrique.

La création d’Alison Newman et Moira Buffini nous revient pour 8 épisodes, et reprend ainsi un an après la conclusion de la saison 2. Charlotte Wells (Jessica Brown Findlay) est maintenant à la tête de la maison close que tenait sa mère et doit se confronter aux frères Pincher, Isaac (Alfie Allen) et Hal (Ash Hunter), deux maquereaux ne manquant pas d’ambitions.

De son côté, Lucy cherche à voler de ses propres ailes en développant un partenariat avec Elizabeth Harvey (Angela Griffin) et son fils Fredo (Aidan Cheng), pour établir une molly-house (aka une maison close pour gay). Enfin, à Bedlam, Lydia Quigley se découvre une nouvelle protégée, Kate (Daisy Head) et les deux femmes vont se battre pour reprendre le contrôle de leurs vies.

Nous voilà face à une multitude d’intrigues et comme nous y a habitués Harlots, les choses vont évoluer rapidement. En vérité, cette troisième saison peut être divisée en deux, une première partie avec Charlotte et une seconde sans elle.

Jessica Brown Findlay ayant signé pour une autre production avant le renouvellement de Harlots, l’équipe créative doit donc se séparer du personnage en cours de route. Une perte massive pour la série, surtout lorsque la saison 2 nous promettait de placer la jeune femme au centre après avoir mis un terme au conflit opposant Margaret Wells à Lydia Quigley.

Notons que si Charlotte nous quitte, cette dernière rencontre sa fin tragique dans la série, là où pas un mot n’est prononcé sur Josiah Hunt, Violet Cross ou Amelia Scanwell. Bien qu’un an se soit passé, une évocation aurait été bienvenue pour nous indiquer ce qu’ils étaient devenus.

Dans tous les cas, il émerge une saison 3 de Harlots qui a un peu perdu de son âme et qui se trouve en quête identitaire. La famille Wells était au cœur de la série, et ces nouveaux épisodes mettent un point définitif à son règne. Margaret Wells fait bel et bien son retour d’Amérique, avant tout pour mieux refaire ses adieux. Charlotte morte, et une rivalité avec Lydia Quigley qui n’est plus ce qu’elle était, elle n’a plus sa place à Londres.

Cependant, même dans ses travers, la série continue d’explorer le combat de ses personnages pour parvenir à dépasser les limites de leurs conditions tout en cherchant à conserver une certaine liberté. Dans Harlots, personne ne vient vous sauver, vous devez vous sauver vous-mêmes. Et c’est ce que font les personnages, autant qu’ils le peuvent.

C’est ainsi qu’Emily Lacey (Holli Dempsey) tente de se construire un futur en prenant toujours des décisions discutables. De son côté, Lady Isabella Fitzwilliam (Liv Tyler) doit se battre pour se débarrasser de l’emprise que son frère (Julian Rhind-Tutt) exerce sur sa vie et celle d’autrui. La nouvelle venue, Kate, découvre l’univers de la prostitution, ses règles et finalement, ce qu’elle est prête ou non à sacrifier d’elle-même.

Surtout, c’est Lydia Quigley qui brille. Il n’est pas à proprement parler question de rédemption, mais d’une reconstruction du personnage après son séjour à Bedlam. Si elle saisit chaque opportunité pour retrouver du pouvoir, il y a maintenant des limites que Lydia a bien des difficultés à franchir. Face à un fils l’ayant renié, elle reste en quête d’une fille spirituelle qu’elle pense un temps avoir trouvé avec la jeune Kate, rencontrée à Bedlam. Kate a de la personnalité, mais pas le mordant pour tenir tête à celle qu’elle considère comme sa mère. Cela nous mènera néanmoins à une étonnante, mais parfaite conclusion pour Lydia qui finira par trouver chez ses ennemis son ultime alliée.

Au final, cette saison 3 de Harlots fut plus qu’imparfaite, ne serait-ce par la difficulté de se remettre de la mort de Charlotte. Une qui, de toute façon, hante toute la saison et la définit. Que reste-t-il après le départ de Margaret et la perte de Charlotte ? Un groupe de personnages hauts en couleurs et dont beaucoup possèdent des liens digne d’une famille. Une Maison Close confiée à Fanny (Bronwyn James) et Nancy (Kate Fleetwood), où les secondes chances sont nombreuses. Où il est possible de trouver du soutien et de conserver une forme de liberté dans un Londres où la justice a bien du mal à être décemment exercée. Il reste une saison qui, malgré les épreuves, se boucle sur une fin heureuse plus que satisfaisante.