Alors que Steve va retrouver Wo Fat dans sa cellule pour obtenir des explications sur sa mère Doris, la prison est attaquée obligeant les deux hommes à faire cause commune. De l’autre côté du monde, Kono et Adam, toujours en fuite, essaient d’échapper aux Yakuzas lancés à leur recherche.
Le début de la quatrième saison d’Hawaii Five-O reprend sur les chapeaux de roue avec Steve dans une situation dangereuse, Catherine en passe d’être enlevée et Kono poursuivie par les Yakuzas. La formule du show – qui a contribué à sa réussite – ne semble pas compromise au premier abord : de l’action saupoudrée d’un brin d’exagération, de l’humour, de grandes valeurs morales agrémentées d’un patriotisme omniprésent. Tout est là comme par le passé.
Rapidement cependant, une perte de vitesse se fait sentir sur le fil rouge censé nous tenir en haleine pendant 22 épisodes. Le lien mystérieux entre Doris et le criminel Wo Fat peine à passionner réellement, surtout lorsque l’histoire apparait complètement diluée tout au long de la saison. Il aurait été intéressant et libérateur pour la série de faire table rase du passé pour se concentrer sur l’avenir. Hawaii Five-O a toujours eu tendance à ressasser les souvenirs et remanier l’Histoire – la preuve encore cette année avec l’épisode de Pearl Harbor ou celui consacré au père de Chin Ho –, mais le passé de Doris ne peut pas être extensible à l’infini.
Les va-et-vient inexpliqués des personnages n’aident également pas à la cohérence du show. Tout commence avec Kono qui quitte Hawaii avec son compagnon, Adam, pour échapper à la menace des Yakuzas : cette storyline est longue et sans grand intérêt. Elle permet cependant d’éloigner Grace Park de l’île le temps de sa grossesse. Il aurait été bien plus préférable de l’envoyer faire un tour du monde plutôt que de l’avoir 4 minutes par épisode pour suivre leurs péripéties fantasques. Du côté de Catherine, le problème est différent. Sa réorientation de carrière, puis sa très rapide reconversion ratée dans une compagnie de sécurité privée l’entrainent rapidement à intégrer Five-O. Elle remplace naturellement Kono, mais lorsque celle-ci revient au milieu de la saison, le personnage de Michelle Borth peine à trouver une justification à sa présence. Désormais, sa seule relation amoureuse avec McGarrett, plutôt gentille, ne suffit plus, encourageant le départ de l’actrice.
Enfin, rajoutons les allers-retours de Scott Caan – auteur de théâtre et jouant dans le film Entourage – pour que même le côté humoristique du show en prenne un coup. Difficile pour McGarrett de débattre verbalement si Danny n’est pas dans le coin. Pour pallier à ses absences, les scénaristes introduisent alors le Capitaine Lou Grover, responsable de l’équipe d’intervention de la police qui, comme Steve, n’a pas sa langue dans sa poche. Ce dernier est interprété par Chi McBride (Boston Public, Human Target) qui nous offre une excellente prestation, réussissant à donner à son personnage une dimension qui n’est pas trop caricaturale.
Chi McBride n’est pas le seul à rejoindre le casting de la série, puisque Jorge Garcia ayant fait sensation en spécialiste des théories conspirationnistes reprendra son rôle en régulier dans la cinquième saison. Du côté des guests, on notera la présence dans plusieurs épisodes de Melanie Griffith jouant la mère de Danny et de Tom Berenger, son père permettant à « Danno » de nous montrer son côté fleur bleue.
Cette quatrième saison d’Hawaii Five-O se révèle donc plutôt en deçà de ses performances passées. Plombée par un fil rouge inintéressant et par un casting dispersé, certains épisodes peinent réellement à captiver. De plus, suite aux absences répétées de Caan, le duo McGarrett-Williams, garant de la dose d’humour du show, en prend un coup. Espérons que la prochaine saison voit l’intrigue de Wo Fat arriver à son terme et que la série parvienne à retrouver un certain équilibre.