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Séries Heroes Heroes Reborn : Que s’est-il passé depuis l’annulation ? (Épisodes 1 et 2)

Heroes Reborn : Que s’est-il passé depuis l’annulation ? (Épisodes 1 et 2)

Heroes Reborn Episode 1 - Heroes Reborn : Que s’est-il passé depuis l'annulation ?  (Épisodes 1 et 2)

Depuis l’annulation de Heroes en 2010, le paysage télévisuel américain s’est transformé. Plus de chaines que jamais produisent des séries originales. Les formats ont évolué. La manière de regarder un show n’est aussi plus la même. NBC en a payé le prix et, au lieu de chercher à se reconstruire avec du neuf, le network n’a de cesse de se tourner vers le passé.

Cela était flagrant avec ses spectacles en live en fin d’année qui ne sont que la résurgence des spectaculars des années 50 ou encore avec l’idée de transformer Undateable en une comédie également en live — et le fait que Dick Wolf a de nouveau trois séries à l’antenne.

Le retour de Heroes est censé s’inscrire dans cette logique, même si le succès éphémère du show le qualifie difficilement. La série de Tim Kring est un raccourci économique. Là où The CW, CBS, ABC et FOX brandissent leurs adaptations de comics basées sur des franchises populaires, NBC a tenté le coup avec Constantine dont le profil n’était pas aussi élevé. L’échec de cette dernière a clairement encouragé le network à persévérer dans le genre et à reprendre le détour qui lui a brièvement réussi il y a quelques années de cela.

Avec Heroes Reborn, pas question de payer des droits d’adaptations, puisque c’est un produit maison. Pas de risque non plus d’échouer à introduire un héros mineur que le public ne connait finalement pas assez. Tout ce qu’il y a à faire, c’est faire croire que la médiocrité du show original restera dans le passé. Rien de plus aisé à la télévision que de vendre du rêve.

Le souci de l’approche est que les spectateurs ont aujourd’hui le choix et, si Heroes était en quelque sorte une pionnière à son niveau, elle fait partie de l’histoire ancienne et l’offre qui a suivi a indéniablement élevé les attentes que l’on peut avoir avec une série de ce type.

Heroes Reborn Episode 1 b - Heroes Reborn : Que s’est-il passé depuis l'annulation ?  (Épisodes 1 et 2)

L’introduction de Heroes Reborn se devait donc de prendre tout ceci en compte et de délivrer le coup de poing qu’elle ne pouvait pas se permettre d’économiser. Malheureusement, on peut toujours compter sur Tim Kring pour décevoir, prouvant une fois de plus qu’il n’était pas l’homme de la situation – ce que les 4 précédentes saisons n’avaient jamais cessé de démontrer.

Avec son double-épisode introductif, cette « mini-série » s’éparpille, accumule les twists téléphonés et ne proposent pas de personnages réellement accrocheurs ou consistants. En fait, il est étonnant de constater à quel point l’intrigue développe des connexions avec le passé au lieu de poser des bases pour le futur.

Tout commence avec des scènes voulant déstabilisées. Les effets chocs ayant été ruinés par la promotion intensive (et le prologue), on pouvait espérer que les meurtres gratuits, les catastrophes et les promesses de fin du monde ne seraient pas qu’une façade. Ce qui suit n’est pourtant qu’une période d’exposition dans lequel les différents protagonistes évoluent indépendamment dans des univers réducteurs et moribonds.

Heureusement, Noah Bennet (Jack Coleman) est de retour. Si l’histoire doit replonger dans son passé, autant avoir un guide pour l’explorer et personne n’est mieux qualifié pour tenir ce rôle que le distingué « HRG ». Le temps qui lui est imparti, en particulier dans la seconde partie, permet de donner forme à une véritable intrigue, là où les autres paraissent uniquement poser l’ambiance. On sait naturellement qu’ils sont destinés à tous être indispensables pour sauver le monde, mais ce n’est pas encore d’actualité.

Nous sommes donc repartis pour une nouvelle quête et, avec seulement 11 épisodes restants, il faut espérer que Kring va sans tarder mettre un terme aux digressions en tout genre – la partie avec Miko Otomo (Kiki Sukezane) et son jeu vidéo gagnerait à trouver une pertinence. Certains personnages ont indéniablement du potentiel et quelques pouvoirs sont prometteurs, mais on perd ici trop de temps avec des détails. Il n’est alors pas évident de discerner ce qui doit mener quelque part et ce qui n’est qu’une façon de vendre l’idée que Heroes Reborn aurait quelque chose à dire.

Il est donc trop tôt pour savoir si cette saison a réellement ce qu’il faut pour réhabiliter le show. En tout cas, elle semble construite pour faire plaisir aux fans de la première heure – s’ils pouvaient réduire les références à la fameuse cheerleader, ça ne serait par contre pas une mauvaise chose. Les nouveaux gimmicks ne sont cependant pour le moment pas suffisant pour injecter de la vie dans ce concept fatigué. Cela dit, une fois qu’il apparait clair que Heroes Reborn ne risque pas d’avoir sa propre personnalité, il devient difficile de ne pas réaliser qu’il est préférable de ne pas avoir d’attentes spécifiques. Heroes reste donc Heroes.

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