Tommy n’a pas d’autres choix que de travailler avec Erica, mais réalise rapidement qu’elle ne compte pas sauver autant de monde qu’elle le prétend. Luke et Malina doivent trouver un moyen d’attirer l’attention de Tommy.
Si Heroes Reborn a bien souffert de quelque chose jusqu’à ce point, c’est de son timing déplorable. Avec Company Woman, cela ne s’arrange pas. Au contraire, la situation s’empire sur ce plan au point de ruiner la moindre possibilité de suspense.
Le souci est que les rebondissements sont téléphonés trop en avance et attendre de les voir se réaliser est terriblement irritant. À chaque fois, le décor est planté et les personnages exposent trop de choses avec leurs dialogues maladroits. Ils apparaissent alors impuissants tant que n’a pas fini de se jouer devant eux le twist le plus évident qui soit.
Dans le registre, Tommy est gâté. Il navigue d’une scène à une autre en donnant continuellement l’impression qu’il est incapable de réellement saisir pleinement ce qui se passe sous ses yeux. Il y a un temps de latence qu’il est ainsi imposé et qui laisse aux scénaristes le luxe d’ajouter des lignes de dialogues inutiles.
Taylor et sa mère ne sont d’ailleurs pas mieux servies. Le pire étant cependant que, maintenant que la fin de Heroes Reborn est à portée de main, il a été décidé que les origines d’Erica allaient nous être dévoilées. Dès l’instant où comprendre ses motivations ne peut plus réellement changer la donne, Erica a le droit à des flashbacks dont la finalité est apparemment de la rendre plus sympathique. Chercher à nuancer un personnage de cette manière aurait été pertinent il y a une demi-saison. Maintenant, il est temps de se focaliser sur autre chose.
Cela dit, il faut garder le meilleur pour la fin, visiblement. Tout est alors compliqué afin de repousser l’échéance un peu plus. Puisque la moitié des personnes ne servent à rien, notre attention est sans cesse détournée dans le simple but de gagner quelques minutes. L’intrigue de Matt Parkman atteint d’ailleurs le sommet du ridicule à ce stade, tandis que la chute offerte à Luke et sa femme est tristement dénuée de tension dramatique. Là encore par ailleurs, le timing est horrible.
Concrètement, Company Woman fait ce que l’on n’attend pas de l’avant-dernier épisode d’une série. Il temporise inutilement. Le souci est que Heroes Reborn nous aura raconté une histoire en 13 épisodes qui aurait certainement été plus efficace en seulement 6. À ce stade, la narration est alourdie par trop de bagages inutiles et tous les éléments devant faire progresser l’ensemble doivent alors être forcés, car rien ne parvient à se dérouler naturellement.
Au bout du compte, il n’y a rien de nouveau à déclarer. Depuis les épisodes dans le passé, nous ne faisons que suivre le plan établi, avançant péniblement vers la conclusion qui nous a été annoncée dès le départ. Sans Noah Bennet pour ajouter une couche émotionnelle un minimum tangible, rien ne va plus. Heureusement, il devrait faire son retour pour la fin, juste à temps pour tenter de nous rappeler pourquoi nous avons décidé de poursuivre l’aventure au commencement.