Alors que Brody prend la fuite après avoir mené à terme sa mission pour le compte de la CIA, Carrie tente de lui arranger un moyen de quitter le pays, mais l’agence tarde à la soutenir.
Cette saison 3 de Homeland arrive à sa fin et, pour l’occasion, Meredith Stiehm fait son retour sur la série – elle était partie travailler sur The Bridge – et co-écrit ce season finale avec Alex Gansa pour préparer le terrain pour la suite. Du moins, en théorie, puisque The Star s’occupe surtout de fermer des portes là où on aurait pu penser que de nouvelles s’ouvriraient.
Concrètement, nous reprenons l’histoire exactement où elle s’était arrêtée. Ce qui vient après s’enchaine sans réel accro. À ce stade de son existence, Homeland est un show à la mécanique bien huilée et cela se ressent tout particulièrement quand les scénaristes jouent avec les ressorts dramatiques qu’ils préfèrent, car c’est avec une grande fluidité que l’action se déroule.
D’ailleurs, même quand cela se calme, le fait de réunir de nouveau Brody et Carrie offre l’opportunité d’exploiter une fois de plus le couple dans le genre de situation qui a fini par le définir. Cela dit, rien n’est plus comme avant et si cet épisode se devait d’accomplir quelque chose, c’était de tourner une page et de laisser derrière cette histoire d’amour tragique qui a conduit les personnages dans une voie que l’on sait sans issue depuis un long moment déjà. On peut dire que tout ce qui pouvait être exploré dans cette relation le fut avec parfois un léger excès de zèle et nous en avons fait le tour complètement. Nous le savons aussi bien que les scénaristes.
The Star nous offre alors une conclusion, possiblement pas la meilleure, mais certainement pas la pire. Le souci est de rebondir après cela. Pire, il faut que la série se relève concrètement, car la saison prochaine devra se construire sur de l’inédit ou presque.
Brody : I want it to be over.
Étonnement, alors que l’épisode s’arrête à la fin de son second tiers, après avoir atteint un pic émotionnel, on nous sert un bond temporel de 4 mois. Néanmoins, ce n’est pas à une mise en place que l’on assiste, mais bel et bien à un épilogue.
Si Stiehm et Gansa voulaient nous dire que le moment était bon pour lâcher le show, ils auraient difficilement pu faire mieux. On sait pourtant que pour eux il est question de se tourner vers l’avenir, mais cela ne se ressent pas. Au lieu de cela, on nous propose de nous montrer comment tout le monde vit sa vie à présent, le tout s’achevant sur un ultime hommage à ceux qui sont morts lors de l’explosion qui clôtura la saison précédente en bouleversant drastiquement la conjoncture de la série.
Ainsi, jusqu’à la dernière minute on attend un soudain bouleversement qui pourrait nous livrer cette pointe de tension nécessaire à tout bon cliffhanger qui se respecte, mais il n’en est rien. Pas de tension, pas de cliffhanger, juste une dernière larme et un au revoir à celui qui est tombé – point final d’une histoire d’amour tragique. Sous cet angle, ce season finale ne déçoit pas, mais ce n’est pas totalement ce que l’on espère avoir dans un show comme Homeland arrivé à ce stade, il fallait plus.
Au final, The Star fait un bon travail pour donner à Brody la sortie qu’il méritait, mais passé cela, c’est avec un manque d’entrain notable que l’on nous guide jusqu’à la conclusion. On ne nous offre qu’un aperçu des doutes qui dirigent l’existence de Carrie pour nous intriguer, mais savoir ce qu’elle décidera de faire en fin de compte n’est pas vraiment suffisant pour relancer la série. Au moins, il y a désormais tout l’espace nécessaire pour lancer une nouvelle intrigue. Avec la saison 4, Homeland repartira presque à zéro.