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Séries Homeland Homeland : Pris en étau (saison 2)

Homeland : Pris en étau (saison 2)

homeland saison 2 - Homeland : Pris en étau (saison 2)

Alors que la carrière politique de Brody est sur la pente montante et que le vice-président se rapproche de lui, il se retrouve de nouveau dans le viseur de la CIA. Carrie est réhabilitée et peut alors reprendre son investigation.

De retour pour une seconde saison, Homeland se devait de trouver de nouveaux twists pour permettre à ses personnages de rester pertinents avant de pouvoir réellement aller quelque part.

Un challenge qui sera rapidement surmonté, avec un travail intéressant sur le développement émotionnel de la désormais célèbre Carrie Mathison. La reprise parvient donc à renouer naturellement avec ce qui fonctionnait précédemment, mais la véritable difficulté sera finalement de maintenir l’intrigue cohérente plus longtemps.

Le souci qu’il y a quand on presse à ce point des protagonistes qui ont déjà passé une saison sur le fil du rasoir est qu’il est nécessaire de créer de nouveaux angles d’approches pour éviter l’épuisement trop rapide. C’est là que l’équipe scénaristique de Homeland se retrouve face à plusieurs dilemmes, étant donné que Brody et Carrie vivent dans des univers qui étaient restreints au commencement et qui n’ont pas cessé de se resserrer au fur et à mesure que leur relation a évolué.

Ainsi, certains épisodes étirent inutilement des situations en se reposant beaucoup trop sur le talent des acteurs pour donner le change. Cela fonctionne dans certaines limites, car s’il est toujours captivant de voir Claire Danes et Damian Lewis s’immerger totalement dans leurs rôles, ce n’est pas suffisant pour compenser les carences qui deviennent bien visibles dès que l’on prend un peu de recul. L’intrigue générale peine donc à véritablement progresser et quelques détours empruntés sont difficiles à digérer – sans parler de l’utilisation répétitive et exaspérante de la famille Brody.

Il y a tout de même un ajout notable qui marque une petite différence, Peter Quinn. Agent de la CIA qui prend en charge les opérations concernant la traque d’Abu Nazir, il s’impose tout d’abord comme un antagoniste permettant de relativiser sur les évènements avant de devenir un mystère à décoder. C’est d’ailleurs là que Saul trouvera le moyen de gagner son pain. Sous-exploiter un tel personnage est regrettable, il est donc appréciable qu’on finisse par lui redonner du matériel durant la seconde moitié de la saison, même s’il reste encore légèrement trop isolé.

Il faut dire que le show finit par être réduit à la relation Carrie/Brody. Cette fixation semble totalement biaiser les objectifs des scénaristes qui sacrifient l’ambivalence morale des personnages pour réussir à aller le plus loin possible dans leur exploration de ce couple impossible. Heureusement, la série se repose sur une dynamique nécessitant l’abus de twists – tout particulièrement en fin d’épisodes – ce qui force des développements qui auront des conséquences salvatrices dans certains cas, mais pas dans tous malheureusement.

Au final, la seconde saison de Homeland souffre d’un manque de cohésion. Les besoins de l’histoire et ceux des personnages deviennent rapidement trop distincts pour qu’un équilibre adéquat soit maintenu d’un bout à l’autre. Cela donnera naissance à trop de frustrations dissipées maladroitement et à des retournements de situations qui nuiront à l’intégrité de l’ensemble. Le résultat a clairement de quoi partager selon ce que l’on recherche dans le show, mais il est pratiquement impossible d’être globalement satisfait.

Ce bilan a été publié une première fois en janvier 2013. Il est republié à l’occasion de l’arrivée de cette saison 2 sur Canal + ce 6 juin.