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Séries Homeland Homeland – Broken Hearts (2.10)

Homeland – Broken Hearts (2.10)

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homeland 2x10 - Homeland - Broken Hearts (2.10)

Brody retourne auprès de sa famille, mais il doit rapidement les quitter quand Carrie est prise en otage par quelqu’un qu’il connait.

Alors que l’on approche dangereusement de la fin de saison, Homeland demande certainement d’accepter que ce qui se déroule puisse être plausible sans trop se poser de questions. En somme, on se dirige vers un show qui ressemble de plus en plus à 24 – dissimulé sous les allures d’une série du câble.

Abu Nazir est sur le sol américain, fait du shopping et capture Carrie. Il est décidé à utiliser l’agent de la CIA pour faire chanter Brody. Au moins, il n’est pas dupe et sait que le politicien a retourné sa veste. Il a aussi une foi infaillible envers son plan, qui pousse les personnages à faire et ne pas faire ce qu’on attend d’eux.

Pour une raison un peu inexpliquée, Brody ne révèle pas à la CIA que le terroriste détient Abu Nazir. Peut-être peut-on l’expliquer par le fait qu’à l’exception de ce brave Chris, sa femme et sa fille voit d’un mauvais œil le fait qu’il travaille pour la CIA et aide son pays (franchement !). Heureusement, la famille Brody est vite délaissée – malgré la scène entre Dana et le fils du vice-président un peu plus tard – pour que le politicien puisse aller faire ce qu’Abu Nazir attend de lui. L’épisode aurait gagné à développer une ambigüité plus prononcée chez Brody au lieu d’attendre le dernier acte. Après quasiment deux saisons, le voir prendre cette route pour débarrasser les États-Unis d’un homme qu’il juge mauvais n’est pas incohérent ; seulement, depuis qu’il a avoué la vérité à la CIA, les idéologies de Brody sont soient oubliées, soient très mal mises en scène. Ici, c’est aussi le cas.

Carrie est donc détenue par Abu Nazir. Alors qu’on aurait pu imaginer que le terroriste reconnu aurait plus d’échanges avec Nicholas Brody depuis son arrivée sur le sol américain, c’est en fait avec Carrie que cela se joue. Malgré la scène finale où elle fait plus ou moins ce qu’on pourrait attendre d’elle (soit désobéir aux ordres), Carrie réussit à faire preuve d’un très grand sang-froid face à Abu Nazir. Les deux sont donc réunis par le lien avec Brody, mais opposés par leurs idées.  On ne peut pas vraiment dire que leur dialogue apporte un regard plus riche ou fort sur la cause d’Abu Nazir, l’homme se montrant bien plus convaincant juste en étant calme et sûr de lui. Ses convictions étaient déjà connues – ou il était aisé d’extrapoler – et il s’agit avant tout de donner le jour à ce qui apparaissait improbable au commencement : Abu Nazir dans une même pièce que Carrie.

La disparition de l’agent Matheson ne passe pas inaperçue à la CIA qui va tenter de découvrir ce qui lui est arrivé. Saul est clairement devenu le cœur de cette partie du show, que ce soit dans sa quête au sujet de Peter Quinn, ses techniques personnelles pour mener à bien ses missions et tout simplement le symbole qu’il est pour la CIA. En somme, Saul est celui que l’on suivrait un peu partout, et à qui on ne facilite pas la vie. Les scénaristes ont certainement bien conscience de sa place privilégiée et semblent vouloir exploiter cela.

Plus on approche de cette fin de saison, plus Homeland parait avoir sacrifié de la cohérence au profit du suspense. Ce n’est pas la pire des choses à partir du moment où cela reste sous contrôle. En tout cas, cela permet à l’heure actuelle d’offrir des épisodes qui sont assez rythmés.